Le Prieuré Saint-Géry *: escapade gastronomique dans le Hainaut

Si je ne devais retenir qu’un seul restaurant parmi tous ceux que j’ai eu l’occasion de découvrir cette année, ce serait sans hésiter le Prieuré Saint-Géry, où j’ai passé il y a quelques semaines de cela un moment de pur bonheur.

Cet hôtel et restaurant étoilé se situe à Solre-Saint-Géry, dans la Botte du Hainaut, près de la frontière française. Une région que je connais plutôt bien puisque j’ai grandi pas très très loin de là. A l’époque, je n’aurais jamais cru que de telles adresses pouvaient se cacher dans ma région d’origine. Et pourtant… depuis quelques années, je prend plaisir à découvrir sous un autre jour le sud du Hainaut.

Après une première grosse claque cette année au Délice du Jour, mon petit séjour gourmand au Prieuré Saint-Géry m’a confirmé une fois pour toutes que cette région réservait de plus en plus de belles surprises !

prieuré-saint-géry (17)

Disclaimer : j’ai été invitée à découvrir ce restaurant mais mon opinion reste, comme d’habitude, entièrement indépendante.

J’avais déjà entendu beaucoup de bien du Prieuré Saint-Géry (il faut dire que le restaurant est ouvert depuis 23 ans déjà !), et l’expérience que j’y ai vécue a réussi pourtant à encore dépasser mes attentes.

Pour profiter pleinement de votre repas, je vous conseille, comme nous l’avons fait, de rester dormir au Prieuré Saint-Géry après votre repas.

Pour la qualité du service et des produits, les prix sont selon moi tout à fait corrects, puisque le séjour semaine est à 135€ par personne pour la nuitée, le petit-déjeuner, et le menu en all-in. Le weekend, le séjour 1 nuit + repas, sans les boissons, s’élève à 120€ par personne. Si vous avez envie de surprendre votre amoureux(se), foncez, croyez-moi vous ne le regretterez pas ! Et si vous ne pouvez pas rester dormir, le lunch à 38€ est également un très bon deal pour découvrir pour la première fois la cuisine du Prieuré.

Dès notre arrivée, l’équipe du chef-propriétaire Vincent Gardinal nous accueille chaleureusement et nous découvrons notre chambre, qui est en réalité une suite pleine de charme, qui nous déconnecte directement de la ville.

prieuré-saint-géry (3)

prieuré-saint-géry (12)

prieuré-saint-géry (27)

prieuré-saint-géry (7)

Il est enfin l’heure de découvrir la cuisine du chef Vincent Gardinal, un des étoilés les plus discrets de Wallonie, et pourtant ! Nous découvrons un chef passionné, à la cuisine créative, qui mérite le détour comme vous allez le voir…

Il fait un peu frais lors de notre visite, nous ne profiterons donc pas de la terrasse bien au calme du Prieuré, mais nous nous installons directement dans l’une des salles du restaurant, dont la décoration moderne contraste avec le charme ancien de notre chambre.

prieuré-saint-géry (16)

prieuré-saint-géry (18)

Pour nous mettre en appétit, nous commençons par quelques mises en bouche, qui nous font faire un petit tour de Belgique, grâce aux originales gaufres de Bruxelles à l’anguille fumée et à la chantilly à la vodka, ou encore les petits boulets liégeois-frites (ma première expérience de frite étoilée !).

prieuré-saint-géry (30)

prieuré-saint-géry (31)

prieuré-saint-géry (29)

Nous commençons ensuite par une première entrée, un classique revisité à merveille par le chef… et cela m’a tellement enthousiasmé que j’en ai oublié d’en prendre une photo – chose qui n’arrive jamais ! Bref, il s’agissait de canard travaillé comme une galantine (avec foie d’oie, pistache, larc cuit doucement). Simple mais tellement bon…

Etant accompagnée par une amie pesco-végétarienne (bref, une végétarienne qui mange aussi du poisson), le chef lui avait préparé, à la place des viandes, des plats à base de poisson, à la carte ou selon son inspiration du moment, et elle s’est également régalée.

Sa première entrée à elle était donc la lotte bretonne accompagné d’asperges du Fosteau, de crème de pomme de terre fumée (la première d’une série de sauces à tomber par terre… j’avoue je n’ai pas pu y résister !) et de vieille mimolette.

prieuré-saint-géry (35)

Nous poursuivons avec mon plat coup de coeur de ce divin festin, le mérus de crabe Royal, accompagné d’asperges du pays, févettes, morilles et jus de truffe. Nous sommes déjà sous le charme, et nous n’avons même pas encore atteint la moitié du repas.

prieuré-saint-géry (38)

Nous continuons avec un plat de poisson bien gourmand, le turbot breton accompagné de petits pois, jeunes oignons, et d’un sabayon échalote/vin jaune… dont j’aurais bien terminé la saucière, généreusement laissée à notre disposition (sympa mais tellement tentant ! ahah).

Les sauces, pour moi, c’est ce qui distingue les grands établissements des autres. Et il s’agit réellement de l’une des meilleures sauces que j’ai mangée de ma vie. Incroyable.

prieuré-saint-géry (39)

Nous continuons avec une succulente langoustine accompagné d’un oeuf de caille frit, de chou-fleur et d’une autre sauce à tomber, un velouté cresson/huître. La langoustine est parfaitement cuite et bien mise en avant par ces beaux accords de saveurs.

prieuré-saint-géry (44)

Nous sommes déjà bien repues, mais nous n’avons pas encore fini d’émerveiller nos papilles ! Le repas continue ainsi avec, pour moi, un plat de viande, l’agneau de Lozère, en deux façons (épaule cuite lentement et jarret braisé en Parmentier) accompagné d’artichaut et d’aubergine.

Et encore une fois, cette sauce… Côté poisson, mon amie reçoit quant à elle une préparation de poisson du jour aux saveurs du sud.

prieuré-saint-géry (50)

prieuré-saint-géry (48)

Nous nous demandons comment nous allons bien pouvoir faire encore un peu de place pour le plateau de fromages, mais dès que celui-ci arrive, nos doutes s’en vont !

Un chariot qui est essentiellement constitué de fromages belges, ça mérite d’être noté et c’est vraiment intéressant ! Du coup, même si je n’ai plus très du tout faim, j’ai envie de goûter à tout. Je n’ai jamais fait autant de belles découvertes sur un seul plateau de fromage.

Moi qui en général préfère encore passer cette étape du menu. Les bonnes suprises ne s’arrêtent donc jamais ici !

prieuré-saint-géry (53)

prieuré-saint-géry (54)

Nous passons enfin au sucré, avec tout d’abord un vacherin revisité au citron et aux fraises, accompagné d’un sortbet au yaourt, suivi (et oui, ce n’était toujours pas fini !) par un gros macaron praliné et un divin granité au Baileys qui nous aide à commencer un peu la digestion, et bien sur les traditionnelles petites mignardises, servies sur un grand chariot.

Nous craquons pour les petits sorbets aux goûts originaux (qui me sont malheureusement sortis de la tête, mais c’était encore une fois très bon).

prieuré-saint-géry (57)

prieuré-saint-géry (60)

prieuré-saint-géry (61)

Il est déjà plus de minuit, et après quelques heures de sommeil et de digestion bien mérités, nous remettons le couvert avec un dernier round, celui du petit-déjeuner, avant de repartir pour de nouvelles aventures.

Pas de buffet ici, mais un service à table, et encore une fois une belle sélection de produits de chez nous. Je retiendrai en particulier les petits fromages frais, juste divins !

prieuré-saint-géry (14)

prieuré-saint-géry (64)

Même en y réfléchissant bien, je n’ai vraiment pas la moindre petite critique à faire au Prieuré Saint-Géry, tout a été parfait du moment où nous avons poussé la porte jusqu’à notre départ.

Mention spéciale au service attentif, tellement agréable. La passion du chef et de son personnel est si contagieuse que tous les convives me semblent être sortis dans le même état de contamination que nous ! Un moment plus que parfait, hors du temps ! Avec l’envie de revenir très vite…

UPDATE : ma deuxième visite au Prieuré Saint-Géry

Vous avez été nombreux à me demander plus de détails sur ma deuxième visite au Prieuré Saint-Gery près de Beaumont dans le Hainaut : voici mon compte rendu complet !

Si vous avez suivi la soirée en direct sur Instagram, vous savez déjà que je suis retournée dans ce restaurant étoilé qui fut mon coup de coeur restaurant de 2016 à l’occasion d’un 6 mains d’exception.

En effet, cette année, le chef Vincent Gardinal a décidé d’inviter à plusieurs reprises des « Invitées », des cheffes amies, pour un repas à 4, et même cette fois à 6 mains. Pour être au courant des prochaines éditions, je vous invite à suivre la page Facebook du Prieuré.

Le 27 février dernier, le chef accueillait donc dans son charmant restaurant deux non moins charmantes invitées: Mélanie Englebin, du restaurant Cecila, et Euphrasie Mbamba, la chocolatière de Sigoji.

J’avais justement découvert la cuisine de Mélanie Englebin peu de temps avant, lors d’un agréable lunch au restaurant Cecila à Bruxelles. Il me tardait de découvrir l’association de la cuisine de ces deux chefs que j’appréciais déjà !

Je découvrais par contre Euphasie Mbamba, chocolatière haut de gamme de Sigoji, à Ciney.

Le prix pour cette soirée unique, avec le menu all-in en 5 services, était de 150€ par personne. Un prix juste pour le travail fourni par la joyeuse équipe en cuisine !

Pour laisser le soin aux clients de deviner qui avait préparé tel ou tel plat, les chefs ont fait le choix de ne pas indiquer les créations de chacun sur le menu.

Pour continuer le même petit jeu, je ne l’indiquerai pas non plus : arriverez-vous à deviner qui a cuisiné quel plat? Un petit indice : personnellement, je me suis trompée à plusieurs reprises ! La preuve que la cuisine des Invitées se mariait très bien avec celle du maître des lieux, Vincent Gardinal, surtout avec des saucières qui furent une fois encore mémorables tout au long du repas !

A peine attablée, mon verre fut rempli de champagne et les premières mignardises ne tardèrent pas. L’enchaînement de ces petites bouchées fut déjà un véritable repas dans le repas:

Tartare de thon, vichyssoise de panais, neige glacée et gel de pamplemousse, crumble cacahuète, vinaigrette mélisse

Tartare de veau et mousse de thon

Maquereau mariné, pâte de citron, feuille sucrine à l’eau de mer, jus de minestrone à la verveine citronnée, dentelle croustillante (premier coup de coeur pour ce jus de minestrone !)

King Crabe, navet boule d’or, mange, lait de coco et curry.

Ecume d’huître, fraicheur de concombre, pomme verte, avocat, sorbet « Gin Fizz »: un surprenant mélange de textures !

Nous commençons ensuite véritablement les 5 services avec la Coquille Saint-Jacques en deux façons (version Mélanie et version Vincent: qui est qui à votre avis?!): tout d’abord la Saint-Jacques crue, crémeux de cèleri et parmesan, cresson, truffe (petite préférence pour cette préparation); puis la Saint-Jacques cuite, bouillon aux parfums d’agrumes, anchoïade aux herbes, déclinaison de topinambour en chips, gâteau fondant, mousseline de beurre noisette.

Vint ensuite mon gros coup de coeur du repas, une superbe association de produits: grosse, sole, asperge de Carpentras, poireau, coques, brioche torréfiée, et sabayon sherry et citron vert. Ah, ce sabayon ! Difficile de ne pas finir toute la saucière… Oups ! Ce plat-ci, ce n’est pas trop difficile de devenir qui l’a cuisiné !

Nous continuons avec le pigeonneau et foie de canard, praliné salé et épicé, jus lié au chocolat amer, et les cuisses en second service. Un plat original, spécialement conçu pour les amateurs de chocolat ! Des saveurs qui se marient bien, mais le praliné salé et épicé était tout de même assez surprenant.

Pas de plateau de fromages cette fois-ci, mais les convives se sont vite consolés en voyant arriver la suite du repas : la pomme de terre ratte confite au beurre fumé, écume de comté, échalote à la fève tonka, croustillant de pain, et cerfeuil. A nouveau une très belle association de saveurs, tout en finesse.

Fin des « 5 services » (démultipliés !) avec en dessert, « la vanille et l’amertume », un dessert à l’assiette autour des agrumes. Très frais, idéal après ce repas gargantuesque… mais ce n’est pas encore fini !

Il est maintenant l’heure de goûter aux chocolats Sigoji, accompagnés de rhum Zacapa, produit lui aussi par une femme pour rester dans le thème !

Je vous avais déjà parlé de l’association rhum et chocolat, qui décuple réellement les saveurs du chocolat en bouche. Essayez chez vous, vous verrez par vous-même ! Mon chocolat préféré parmi ceux dégustés : le chocolat « Signature » de Sigoji, un chocolat noir fourré à la ganache caramélisée au sucre Muscovado et vanille de Madagascar. Un délice !

Difficile de trouver de la place après tout ça pour le chariot de mignardises… mais impossible de ne pas craquer finalement quand il arrive à notre table ! Les sorbets maison sont toujours un régal, en particulier celui aux fruits de la passion.

Fin de service, les chefs trouvent enfin le temps de venir saluer toutes les tables: on sent la complicité entre Vincent et ses Invitées, ça devait être la bonne ambiance en cuisine !

Bref, j’ai à nouveau passé une soirée formidable et mémorable au Prieuré Saint-Gery, qui se confirme comme l’un de mes restaurants préférés, toutes catégories confondues, en Belgique !

UPDATE 2 : même pendant le Covid, le Prieuré a su rester une de mes adresses préférées ! Voir mon article sur mon expérience confinée au Prieuré ici.

Hostellerie Prieuré Saint-Géry
Rue Lambot 9 – 6500 Beaumont
Tel. : +32 (0)71.58.97.00

 

Découvrez d’autres articles gourmands en Wallonie :

 

9 réflexions au sujet de “Le Prieuré Saint-Géry *: escapade gastronomique dans le Hainaut”

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.