Uros : séjour sur les îles flottantes du lac Titicaca au Pérou

Destination la plus touristique du lac Titicaca côté Pérou, les îles flottantes d’Uros offrent une expérience plus authentique à condition de passer la nuit sur place. C’est ce que nous avons fait, et notre séjour avec la famille de Walter reste l’un de nos plus beaux souvenirs péruviens. Ces îles artificielles créées à partir d’un roseau, le totora, permettent de profiter du calme et de la lumière enchanteresse du plus haut lac navigable du monde, tout en en apprenant davantage sur ces techniques de construction remarquables. Dans cet article, je vous explique comment profiter au mieux de cette destination unique au monde, et je partage surtout avec vous notre super adresse intimiste pour séjourner sur une petite île unifamiliale avec un seul hébergement pour les touristes : Uros Lodge Perù (Walter Lodge).

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Comment rejoindre les îles d’Uros ? 

Situées à environ 6 km des bords du lac Titicaca, les îles flottantes de la communauté Uros sont évidemment accessibles uniquement en bateau. Les excursions et les hébergements emmènent les touristes dans la communauté d’Uros au départ de Puno, la ville principale du Lac Titicaca côté Pérou. Il faut compter entre 15 minutes et 30 minutes de bateau en fonction de l’hébergement choisi.

Les « bons » hébergements (comme celui qu’on a choisi et dont je vous reparle plus bas) incluent ce transfert dans le tarif de la chambre. Il vous faut donc uniquement vous rendre au point d’embarquement par vos propres moyens. Notre hébergement nous avait proposé d’appeler lui-même un taxi à notre arrivée à la gare de Puno, ce qui peut éviter les mauvaises surprises (mais nous avons payé nous-mêmes le taxi, évidemment). 

En ce qui concerne l’arrivée jusqu’au Lac Titicaca, qui se trouve à la frontière avec la Bolivie, il est possible de rejoindre Puno en bus (nous sommes arrivés d’Arequipa, et repartis avec le bus de nuit vers Cuzco) ou en train (option plus chère, mais plus scénique). Depuis ou vers Cuzco, il existe aussi des transferts avec arrêts touristiques compris (pour éviter le bus de nuit, ce qu’on aurait fait si ça avait été disponible durant la pandémie…).

Vue du bus entre Arequipa et Puno
Vue du bus entre Arequipa et Puno

Visiter les îles d’Uros en pratique : en excursion ou en individuel

Les îles Uros doivent leur nom aux Uros, un ancien peuple qu’on connait assez mal. Ils se seraient installés sur l’eau pour résister aux conquêtes d’autres peuples. Ce ne sont plus les Uros qui habitent aujourd’hui ces îles, mais les habitants actuels ont décidé d’y préserver ce mode de vie plutôt particulier dans un but touristique.

Pour découvrir ces îles, les deux options principales sont l’excursion à la journée au départ de Puno (en général combinée à une visite de l’île de Taquile), ou un séjour dans l’un des hébergements touristiques éparpillés sur ces petites îles. Ceux-ci sont gérés par les familles de la communauté d’Uros.

Passer la nuit dans les îles Uros

En fonction de la taille des îles, une ou quelques familles y habitent, et celles-ci peuvent gérer un ou plusieurs hébergements touristiques. Plus l’île est petite, moins il y aura de touristes et plus authentique sera l’expérience. C’est la raison qui nous a poussé à choisir une île avec un seul hébergement : nous avons vraiment eu l’occasion d’échanger avec la famille durant nos deux jours sur place. Et même s’ils nous ont sortis les habits traditionnels, l’expérience fut beaucoup plus privilégiée que si nous avions juste passé quelques heures sur une île avec tout un groupe de touristes.

Si vous choisissez, comme nous l’avons fait, de passer la nuit dans les îles Uros, je vous recommande d’y passer deux nuits. Une nuit, c’est assez peu et la famille qui vous accueille risque de ne pas vous proposer toutes les activités. Deux nuits, ça laisse le temps de s’acclimater à l’altitude le premier jour (peu d’activités sont en général prévues le jour de l’arrivée), et de prendre le temps de découvrir la communauté et le fonctionnement des îles avec différentes activités le deuxième jour.

Au lodge de Walter, toutes ces activités (dont un tour en bateau traditionnel) étaient inclues dans le tarif, nous n’avons eu aucun supplément à payer. Je vous recommande donc de faire attention aux adresses les moins chères, ça veut souvent dire qu’il y aura plein de suppléments (repas, activités, transferts) qui viendront se rajouter. Lisez bien les commentaires des autres touristes avant de réserver !

J’ai mis assez longtemps à faire mon choix, et je n’étais pour une fois pas à 100% sûre de moi car Walter venait à peine d’ouvrir son hébergement quand nous y avons logé. Les quelques avis qu’il avait déjà étaient par contre très positifs, et l’hébergement en lui-même me semblait le mieux agencé et le plus joli de tous. On a donc tenté et quelques années après, c’est l’un des hébergements les mieux côtés des îles Uros, avec au moment où j’écris ces lignes une très méritée note de 9,9/10 sur Booking.com, du quasi jamais vu ! 

Si c’est libre à vos dates, foncez, vous ne le regretterez pas une seconde. Et si malheureusement l’hébergement est déjà pris, je vous indique quand même ici les deux autres hébergements avec lesquels j’hésitais à l’époque : Amalia Titicaca Lodge et Uros Amaru Marka Lodge, tous les deux également très bien notés.

Excursion à la journée sur les îles Uros depuis Puno

Si vous n’avez pas le temps de passer deux nuits sur les îles Uros, ou pas le budget (dormir à Puno est moins cher), une excursion à la journée vous permettra tout de même d’avoir un petit aperçu de ces îles artificielles.

Vous aurez le choix entre des options d’une demi-journée qui ne vont qu’aux îles Uros (comme celle-ci ou celle-là, plus chère mais en français), ou des options d’une journée complète qui combinent la visite d’Uros avec celle d’une autre île du lac, en général Taquile (option en anglais/espagnol, ou un peu plus cher en français) ou Amantani (comme cette excursion avec lunch compris). Il y a également des options sur deux jours, qui passent par Uros, Taquile et Amantani (option en anglais/espagnol avec prise en charge depuis Puno, ou à nouveau plus cher en français). Attention : les hébergements compris dans ces excursions de deux jours sont plus « rustiques ».

Walter avait réussi à s’arranger pour qu’une excursion puisse venir nous chercher directement sur notre petite île le dernier jour, pour ne pas faire la visite en groupe d’Uros et aller juste à Taquile. Mais normalement, les deux se font directement au départ de Puno. Nous n’avons donc fait qu’entr’apercevoir la visite en groupe des îles Uros. On ne va pas se mentir, ça fait un peu parc d’attraction, avec des présentations en costumes traditionnelles, de la vente de souvenirs, et en option payante une courte balade en barque.

Une autre option à la journée un peu plus hors des sentiers battus : faire un tour en kayak au milieu des îles d’Uros ! 

Quel que soit votre choix, n’oubliez surtout pas la crème solaire, indispensable à cette altitude (les îles se trouvent à plus de 3800 mètres d’altitude…), emmenez du cash si vous voulez acheter des souvenirs, et de quoi vous couvrir pour les soirées froides. Ne comptez pas trop non plus sur le réseau téléphonique…

Notre expérience en immersion à la Uros Lodge Perù (Walter Lodge)

Pour vous donner une meilleure idée d’à quoi ressemble un séjour sur les îles d’Uros, je vous propose un petit aperçu chronologique de notre séjour à la Uros Lodge Perù ou Walter Lodge pour les intimes. 

A peine débarqués à Puno en bus, notre hôte avait donc arrangé un taxi pour venir nous chercher à l’arrêt de bus. Celui-ci nous a conduits jusqu’à l’embarcadère où un petit bateau est venu nous chercher pour nous amener à notre hébergement. En chemin, nous sommes passés par la petite île où, pour ceux qui le souhaitent, on peut recevoir un cachet sur son passeport.

Comme je vous le disais plus haut, nous avions choisi de loger sur une île avec un seul logement, pour plus d’authenticité. Et je dois dire que notre séjour chez Walter a comblé toutes nos attentes ! Walter et sa famille nous ont accueillis très chaleureusement sur la petite île où ils vivent. Lors de notre séjour en 2021, ils venaient de lancer cet hébergement unique qui est vraiment le plus beau que l’on a vu à Uros. 

A peine débarqué avec les salutations d’un beau comité d’accueil (dont le chien de la famille vraiment trop mignon), nous avons d’abord pris nos quartiers dans notre très grande chambre tout confort. Je crois pouvoir dire que cet hébergement est l’un des plus méticuleusement organisé et décoré de toutes les options qui existent aujourd’hui encore à Uros ! De tous ceux qu’on a pu apercevoir en bateau, pour moi le nôtre était le plus beau ! J’ai donc directement su que j’avais fait un bon choix.

Nous avions une énorme chambre avec un grand lit et un petit lit, une salle de bain complète avec une vraie douche et de vraies toilettes – et surtout une vue imprenable sur le lac ! Petit bonus, la chambre donne sur un côté où les bateaux ne passent quasiment pas, ce qui veut dire que c’est vraiment très calme.

Par rapport à d’autres, cet hébergement était aussi très spacieux car nous avions également une salle à manger séparée (où on a pris tous nos repas, compris dans le prix de la chambre) et une double terrasse parfaitement aménagée. La terrasse inférieure était parfaite pour la journée (on y a même pris un lunch) et la terrasse supérieure fermée, l’endroit parfait pour regarder le coucher du soleil bien au chaud.

Avec les températures négatives qu’il y a ici durant la nuit, je n’ai pas du tout regretté d’avoir opté pour une option si confortable. Sans toutes les couvertures fournies et le chauffage au gaz, je crois qu’on aurait vraiment eu très froid durant ces deux nuits !

Moi qui voulais allier confort et expérience locale, ce fut l’endroit parfait car, comme dit précédemment, nous étions en plus les seuls touristes de l’île. C’est assez rare, la plupart des familles décidant de construire plusieurs logements sur leurs îles.

Malgré son anglais limité et notre espagnol qui n’était pas beaucoup mieux, nous avons vécu une expérience inoubliable avec Walter. L’endroit qu’il a créé est incroyable, si reposant. Le plus fou, c’est que c’est lui qui a créé entièrement, de ses propres mains, aussi bien l’île que le logement, avec l’aide de son père et de son beau-frère. Quel travail titanesque ! Pour nous faire comprendre facilement comment ça fonctionne, il a même créé une petite maquette avec les différentes étapes de la construction.

Même les décorations sont faites maison : ils ont même une petite « boutique » où on peut acheter quelques-unes de leurs créations du moment. Ses sœurs font les broderies, et Walter est ultra-doué avec les créations en paille (il a même créé un petit « musée » qu’il fait visiter sur son île !). Quand il en parle, on voit clairement qu’il s’agit d’un véritable passionné.  

Walter a même réussi à me faire oublier pendant deux jours le mal d’altitude. Il faut dire que Walter a été très précautionneux pour nous aider à nous adapter aux 3800 d’altitude, en nous servant d’abord une soupe plutôt légère pour voir comment notre estomac réagissait, et en espaçant bien les activités pour nous laisser le temps de nous reposer.

Après nous être un peu reposés (nous arrivions avec un bus de nuit), nous avons profité de notre premier lunch avec vue sur le lac. Le prix de la chambre comprenait la pension complète (avec soft inclus aussi) et on s’est régalés ! Soupes maïs, quinoa, poissons du lac, légumes frais, avocats incroyables… : des plats familiaux simples mais très savoureux !

La première après-midi, nous nous sommes surtout reposés en profitant de notre terrasse et de cette vue, encore plus belle avec la lumière de fin de journée. Après le repas du soir, les températures sont vite tombées et nous en avons profité pour aller dormir tôt.

Ce que nous ne savions pas encore, c’est que Walter nous avait préparé un super programme pour notre deuxième journée. Il avait tout préparé pour nous faire plaisir, sans nous demander de supplément : quand je vous dis que cette famille est incroyable, on a rarement connu un tel accueil !

Cette journée avec Walter nous a permis d’en apprendre plus sur son île et sur sa famille. Cette île qu’il a construite de ses propres mains est habitée par 8 membres de la même famille, ainsi que le chien le plus mignon de l’univers (et c’est une fille à chats qui dit ça).

Après un simple mais excellent petit-déjeuner, Walter et sa soeur nous ont directement mis dans l’ambiance locale. Sa soeur adorait mes longs cheveux, alors elle a voulu me les tresser et me faire un look total avec des vêtements traditionnels !

Nous étions parés pour aller faire un tour dans un bateau traditionnel (une sorte de gondole en totora) avec Walter. Ca ne vous étonnera sans doute plus si je vous dit que c’est bien sur Walter qui l’a construite pendant plusieurs mois avec son père.

Nous nous sommes baladés pendant deux heures, durant lesquelles Walter nous a tout expliqué sur la construction des îles, ainsi que son histoire personnelle. Les îles ne durant pas éternellement, cette île est sa troisième île, les deux précédentes ayant coulé. C’est le sort qui attend un jour ou l’autre toutes ces îles, qui ne durent en général pas plus de 30 ans. Puis on a été ramasser du totora, cette sorte de roseau qui sert à tout fabriquer ici : les îles, les bâtiments… on peut même manger sa base (Walter nous a fait goûter : c’est plutôt bon). Une fois récolté, le totora doit ensuite sécher au soleil avant de pouvoir être utilisé pour la construction des îles.

Cette splendide matinée fut l’un des moments forts de notre voyage au Pérou, loin des expériences ultra-touristiques dont on avait pu entendre parler. Pendant que nous étions seuls avec Walter sur son bateau, on a pu voir les gros bateaux qui transportent les touristes d’un jour, et ça n’avait vraiment rien à voir comme expérience ! 

A notre retour du bateau, nous avons demandé à manger dehors sur la terrasse pour profiter du soleil. Walter a illico presto déplacé notre table sur la terrasse où on a pu déguster une délicieuse truite fraîche du lac avec une vue encore plus imprenable.

Après le repas, Walter nous a expliqué de manière très didactique les différentes étapes de la construction d’une île en totora. Au total, il faut deux ans pour avoir une île utilisable : un an de travail pour la créer, puis un an de tassement ! Il faut ensuite maintenir l’île en bon état, ce qui est un travail quasi constant.

Cerise sur le gâteau, Walter a également installé un incroyable petit musée sur son île. A nouveau, il a tout fait lui-même ! Il a recréé tous les animaux du lac Titicaca en totora, pour pouvoir faire de la pédagogie et aider à leur sauvegarde. Ca lui a pris un an pour tout créer seul, c’est totalement fou.

Je peux vous dire qu’après ces deux jours sur l’île de Walter, nous avions du mal à repartir !

Comme nous avions encore une journée complète devant nous, puisque nous reprenions un bus de nuit le soir seulement à Puno, Walter s’est arrangé pour que nous puissions rejoindre une excursion à la journée, évitant ainsi un aller-retour à Puno. Un bateau est venu nous chercher directement à Uros pour aller découvrir une des plus grandes îles naturelles du lac, la Isla Taquile, dont je vous parle en détail dans mon second article sur le lac Titicaca.

Bref, comme vous pouvez le voir, moi qui rêvais du lac Titicaca, je crois que nous n’aurions pas pu tomber mieux. Ce séjour a rempli toutes mes attentes. Nous sommes repartis de là avec des souvenirs plein la tête… et un mobile trop mignon fabriqué par la famille de Walter !

Voir plus de photos et les tarifs actuels ici.

 

Tip : pour rester connecté au Pérou, je vous recommande de prendre une eSIM avec data illimitée d’Holafly (beaucoup plus facile et rapide que de récupérer une SIM locale sur place…).

 

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Texte & photos : Emmanuelle Hubert & Kevin Berger

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