Il y a quelques semaines, nous avons vécu une délicieuse expérience étoilée au restaurant Alain Bianchin à Jezus-Eik (Overijse), un restaurant étoilé ouvert depuis quelques années, mais qui a déjà réussi à se faire une belle place sur la scène gastronomique belge !
Disclaimer : j’ai été invitée à découvrir ce restaurant mais mon opinion reste, comme d’habitude, entièrement indépendante.
La Maison Alain Bianchin se situe à la périphérie de Bruxelles, près de la Forêt de Soignes, et juste à côté d’une sortie d’autoroute : le restaurant est donc facile d’accès, que vous veniez de Bruxelles ou de Wallonie !
Le parcours du chef Alain Bianchin
Si le chef Alain Bianchin a obtenu sa première étoile très rapidement après avoir ouvert son restaurant, c’est qu’il avait déjà un très beau parcours derrière lui, avec notamment près de 13 ans passés au doublement étoilé Chalet de la Forêt, puis 3 ans à la Villa Lorraine où il avait réussi à récupérer l’étoile perdue.
Et puis, finalement, en 2015, Alain Bianchin décide enfin de s’installer à son compte, dans l’îlot de Notre-Dame-au-Bois, où il ouvre ce restaurant éponyme, pour se faire plaisir et surtout faire plaisir à ses clients gastronomes. Une réussite dont le chef est très fier : il faut dire que chef et patron en même temps, ce n’est pas de tout repos. Et pourtant, Alain Bianchin a l’air de gérer aussi bien sa cuisine que son équipe, qui assure un service prévenant et efficace, bref irréprochable.
La cuisine ouverte
Le cadre du restaurant est épuré et moderne. C’est au bar que nous avons le privilège de nous installer ce soir-là, droit devant les cuisines semi-ouvertes, afin de pouvoir observer le chef et son équipe à l’œuvre.
Le menu
Le chef propose une grande cuisine française, qui allie le meilleur de la tradition et des créations plus modernes, mais avec toujours des produits de qualité (nobles mais pas que) et de saison. Ici, la carte change régulièrement, plusieurs fois par saison, en fonction des arrivages et des trouvailles du chef. Différents menus sont proposés, entre 3 et 5 services.
Nous avons commencé le repas avec quelques dégustations qui ont donné le ton : pickles de betterave ; madeleine aux olives noires et anchoïade ; espuma de thon, poivron et piment doux fumé ; et royale de foie gras, porto et parmesan. Des mises en bouche douces et gourmandes, de quoi annoncer de très belles assiettes à venir.
Et en première entrée, nous découvrons un très beau plat de poisson, la légine marinée au vinaigre de miel de tilleul et velouté de petits pois glacé. Les associations de saveurs en font un plat très harmonieux, tout en délicatesse.
Nous continuons avec un des plats signature du chef, inspiré par son passage au Chalet de la Forêt mais recréé ici à sa sauce, les huîtres creuses de Saint-Vaast-La-Hougue en Normandie fumées au nori, vinaigrette iodée et céleri vert. Le plat, servi sous cloche, se dévoile derrière un nuage de fumée… Intriguant au premier abord, ce plat original est une vraie réussite – moi qui n’apprécie en général pas trop les huîtres chaudes, la préparation m’a ici séduite.
Vient ensuite un autre plat de poisson joliment exécuté, la lotte nacrée, aubergine confite, fenouil et jus d’arête, un plat assez simple – du moins au premier abord – mais où, à nouveau, les ingrédients se marient parfaitement ensemble.
Mais mon coup de cœur de ce repas fut le brocard (chevreuil) de nos régions grillé, accompagné d’un chutney de rhubarbe et baies roses, jeunes oignons, févettes et sauce poivrade au cacao chili. Un grand plat, tout simplement. Ici, l’assiette est assez minimaliste car tout se trouve dans le goût (le chef adore jouer avec les épices, on peut d’ailleurs admirer sa belle collection en cuisine !), avec ce mélange de saveurs tout simplement parfait. Le mariage de la viande, fondante en bouche, avec le chutney et la sauce poivrade en font un des meilleurs plats de viande que nous avons mangé !
Nous terminons le repas par quelques notes sucrées, avec la tartelette au flan infusée au thé « Sâle Gamin » (au caramel), et glace au lait d’amandes, le crèmeux de fromage blanc, fruits rouges et oseille, et enfin le misérable à la neffle et cassonade, un vrai retour en enfance pour moi.
Bref, comme vous pouvez le remarquer, nous avons passé une magnifique soirée chez Alain Bianchin, un chef passionné et passionnant avec qui nous avons tout autant aimé discuter en début et fin de repas. Malgré le côté résolument moderne de la cuisine d’Alain Bianchin, ce qui m’a le plus marqué et ce que j’ai beaucoup apprécié, c’est ce classicisme assumé et maîtrisé, cette technique digne des plus grandes maisons. La deuxième étoile ne saurait tarder, en tout cas le chef fait tout pour…
Alain Bianchin
663 Brusselsesteenweg
3090 Jezus-Eik
Tél : +32 2 657 67 88
Ouvert du mardi au vendredi midi et soir, ainsi que le samedi soir.
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