Roadtrip de 3 jours sur la Route 66, de Los Angeles à Santa Fe

On est sans doute beaucoup à en avoir rêvé : la Route 66, cette route mythique qui traverse les Etats-Unis, de Chicago à Los Angeles, avec en chemin une succession de motels, signes néons, et surtout beaucoup, beaucoup de kitscheries. On fait difficilement plus américain que ça comme roadtrip ! Mais faire la Route 66 dans son ensemble, c’est long, et ça fait surtout beaucoup de route en un seul voyage. Lors de notre roadtrip dans le sud-ouest des USA, on a donc décidé de n’en parcourir qu’une partie, entre Los Angeles et Santa Fe, soit le tronçon final de cet itinéraire mythique. Ca permet déjà d’en avoir un très bel aperçu, sans se lasser (même si j’adore, l’enchaînement de motels, néons et « trading posts » devient quand même vite répétitif). Dans cet article, je vous propose un itinéraire de 3 jours (modulable) sur la « Mother Road », traversant 3 états (la Californie, l’Arizona et le Nouveau-Mexique) pour découvrir les attractions phare de ce tronçon.

Disclaimer : cet article peut contenir des liens affiliés. En réservant via ceux-ci, vous ne payerez pas plus cher mais je toucherai une petite commission qui me permettra de continuer à développer ce blog.

Suivre la Route 66 en pratique : pas toujours facile

Il ne faut pas croire que la Route 66 est une ligne droite qui traverse les USA. Loin de là ! La « Historic Route 66 » (ou « Mother Road ») n’est aujourd’hui plus celle qu’elle était à ses débuts, et ce malgré les efforts de conservation entrepris au vu de la popularité de cet itinéraire auprès des voyageurs. La Route 66 en elle-même est un témoignage de l’histoire récente des USA, et rappelle les échanges commerciaux et grandes vagues de migrations de côte à côte que le pays a connu au début et milieu du 20ème siècle.

Et comme la route a bougé avec le temps, il n’y a en réalité pas un seul tracé unique : certains tronçons ont plusieurs « variantes ». Par exemple, si la route originale de 1926 passait par Santa Fe, dès les années 30 un nouveau tracé a été créé, et il ne passait plus par cette ville, privilégiant un tracé plus direct vers Albuquerque.

Cette route a perdu de son importance lors de la création du système des « Interstate », les grandes autoroutes reliant les états, mis en place dans les années 50. A partir de cette époque, certains tronçons de la Route 66 ont été « perdus », ou sont devenus des itinéraires secondaires, en parallèle de la grande route plus rapide.

En Californie, le tracé a survécu dans son ensemble, de manière assez étonnante. Il est marqué quasiment tout le long par des signes « Historic Route 66 ». En Arizona, il faut jongler avec des tronçons de l’Interstate 40 et des tronçons d’origine de la Route 66, mais c’est ici que vous trouverez les tronçons les plus scéniques de l’itinéraire ! Au Nouveau-Mexique, ça devient un peu plus compliqué, notamment avec les deux « variantes » existantes, et de longues parties manquantes de la route originale (même si on peut plus ou moins suivre son tracé d’origine sur l’Interstate).

Même si la Route 66 connaît un nouvel engouement (il est vrai qu’elle est si photogénique !), la réalité c’est que de plus en plus d’adresses historiques de la route ferment. Plusieurs n’ont jamais rouvert après la pandémie. Alors si vous rêvez de la Route 66, ne reportez pas trop votre voyage, sait-on jamais quelle attraction sera la prochaine à disparaître…

Un itinéraire de 3 jours sur la Route 66, de Los Angeles à Santa Fe

L’itinéraire que je vous détaille ci-dessous est légèrement adapté par rapport à celui que nous avons réellement fait. En effet, on a choisi de parcourir ce tronçon de la Route 66 en deux parties : une première au début de notre voyage (d’Amboy à Santa Fe) et une seconde (le tronçon final jusqu’à Santa Monica) en revenant sur LA depuis Las Vegas.

L’avantage de le faire en deux parties, c’est que ça coupe la route. Trois jours complets, d’a filée, sur la Route 66, c’est déjà beaucoup. J’adore le kitsch, alors ce n’est pas pour me déplaire, mais je crois que Monsieur en avait déjà sa dose !

Faire beaucoup de route en un jour fait aussi pleinement partie de l’expérience Route 66, alors je vous conseille de partir assez tôt le matin si vous voulez faire ces 3 jours en entier.

J’ai essayé d’être assez complète dans cet article, mais si vous cherchez à en parcourir un plus long tronçon, ou si vous avez envie d’infos encore plus détaillées, je vous recommande le Route 66: EZ66 GUIDE For Travelers, le guide le plus complet existant sur la Route 66. Il vous en détaillera tous les arrêts (dont les plus obscurs), sous la forme de carnet de route pratique.

Jour 1 : Los Angeles : de Santa Monica à San Bernardino

En pratique : le temps de trajet de ce premier jour n’est pas bien long, mais les bouchons de LA pouvant vite doubler votre temps de route, il vaut mieux être large ! Voici les points à mettre sur votre GPS pour être sur de suivre la Route 66 tout le long : Santa Monica Pier – Beverly Hills – Pasadena – Azusa – Upland – Fontana – San Bernardino.

Traverser Los Angeles sur la Route 66

La route 66 se termine à l’ouest sur le Santa Monica Pier, la jetée de Santa Monica qui se jette dans l’Océan Pacifique. Sur le ponton, près du petit parc d’attraction qui s’y trouve, vous pouvez voir le panneau officiel « End of the Trail ». Bon, si vous commencez la route depuis Los Angeles ça sera le début pour vous mais ce n’est pas grave !

Mais ça serait dommage d’être à Santa Monica et de ne voir que ce panneau. Profitez-en pour découvrir Venice Beach et les canaux de Venice avant de suivre la Route 66 en direction de Beverly Hills et Hollywood, deux quartiers où vous aurez probablement envie de passer un peu de temps aussi, si ce n’est pas déjà fait.

Vous retrouverez plus d’informations détaillées sur ces différents quartiers de Los Angeles dans mon itinéraire cinéphile à L.A.

En continuant à suivre le vrai tracé de la Route 66, on part ensuite vers l’est. Pasadena vaut également un arrêt : de nombreuses kitscheries architecturales y ont survécu, notamment le splendide Aztec Hotel. Un peu plus loin, Fontana est le lieu de naissance des Hells Angels.

Dormir dans un « tipi » sur la Route 66 à San Bernardino

On termine cette première journée en beauté dans l’un des symboles de la Route 66 : un Wigwam Motel. Ces motels iconiques de la route, avec leurs chambres installées dans des tipis en béton, ne sont pas nombreux à avoir survécus jusqu’à aujourd’hui. Mais le Wigwam Motel de San Bernardino a été merveilleusement préservé, et il possède même une petite piscine. Le bonus, c’est que les tarifs y sont aussi bien plus raisonnables que dans le centre de L.A. Et c’est vraiment une expérience unique à vivre sur la Route 66 !

Voir plus de photos et les tarifs actuels du motel ici.

Non loin de là à Pasadena, vous trouverez aussi le First Original McDonald’s Museum, le tout premier McDonald au monde, qui abrite aujourd’hui un musée (non officiel) qui retrace l’histoire de cette chaîne aujourd’hui mondialement connue. 

Jour 2 : de San Bernardino à Williams

En pratique : comptez 6 heures de route. Si vous voulez faire un peu moins de route, faites étape à Kingman, par exemple à l’historique El Trovatore Motel. Dans ce cas, il vaudra alors mieux couper l’étape suivante en deux également (voir mon conseil plus bas). Voici les points à mettre sur votre GPS pour être sur de suivre la Route 66 tout le long : Victorville – Oro Grande – Helendale – Barstow – Newberry Springs – Ludlow – Amboy – Essex – Fenner – Goffs – Needles (attention bien faire attention à suivre la Route 66 ici) – Oatman – Kingman – Hackberry – Peach Springs – Seligman – Williams.

Pour ce deuxième jour sur la Route 66, vous commencerez par traverser la San Bernardino National Forest via le Cajon Pass, pour traverser ensuite le désert de Mojave, et enfin les montagnes de l’Arizona. Au niveau des paysages, cette portion de la Route 66 est probablement la plus belle !

De San Bernardino à Barstow 

En reprenant la route depuis San Bernardino, on laisse vite Los Angeles derrière soi. Les paysages changent rapidement, et la montagne laisse place au désert de Mojave. Une première bifurcation de la route principale, entre Victorville et Barstow, permet de suivre le tracé original de la Route 66 (appelée ici « National Old Trails Highway »). Cela vous permettra notamment de passer par la petite bourgade d’Oro Grande (où se trouvent pas mal de reliques de la Route 66, dont le Iron Hog Saloon) et de voir le Elmer’s Bottle Tree Ranch, une « forêt » de bouteilles en verre particulièrement originale (et photogénique).

Une fois à Barstow, vous pouvez si vous avez un peu de temps visiter le « Route 66 Mother Road Museum » (gratuit), installé dans un bâtiment datant de « l’âge d’or » de la route.

Un petit détour : Calico 

Il serait dommage de passer à côté de la ghost town de Calico, située à quelques kilomètres seulement de la Route 66. Cette ancienne boom town, développée autour de mines d’argent, est aujourd’hui devenue une véritable attraction. Ne vous attendez pas à y voir une vraie ghost town (elle est remplie de magasins) mais pour un premier contact avec l’ambiance « Far West », c’est parfait !

Je en parle un peu plus en détail dans mon article sur les arrêts insolites à faire entre Los Angeles et Las Vegas.


Avant de remonter sur la Route 66, on peut également faire un arrêt au Peggy Sue’s Diner, un diner historique à la déco très fifties (mais où on a été malheureusement très mal reçu).

Bagdad Cafe

Après être remonté sur la Route 66 en direction de l’est (et déjà bien roulé : pas grand chose à voir dans ce coin du désert !), un premier arrêt s’impose pour les cinéphiles : le Bagdad Cafe, celui du film du même nom. Ne vous étonnez pas de n’y voir quasi que des européens : le film est quasi inconnu aux Etats-Unis !

Bon, il était encore fermé suite à la pandémie lors de notre passage, mais j’espère bien avoir l’occasion d’y manger un jour !

Ludlow

Cette ancienne étape de la Route 66 n’a pas très bien survécu à l’arrivée de l’I-40. Aujourd’hui, c’est une petite ghost town à découvrir sur votre chemin.

Amboy

C’est à Amboy que vous pourrez faire l’un des clichés les plus connus de la Route 44 : le Roy’s Motel and Café, avec la rutilante vieille voiture qui se trouve devant. La station service et le café attenant sont aujourd’hui les seules choses à être encore ouvertes dans cette ancienne boom town. A part ça, la I-40 a à nouveau fait beaucoup de dégâts ici, mais il semblerait que le propriétaire actuel de la ville (qui possède aussi le First McDonald’s Museum) veule faire renaître Amboy de ses cendres…

Oatman et ses « burros »

C’est après avoir franchi la frontière entre la Californie et l’Arizona que la plus belle partie de la Route 66 commence. La route prend un peu d’altitude, et le désert fait la place aux Black Mountains. Et puis soudain… des ânes sauvages (appelés « burros »). Vous ne pourrez pas les manquer ! Cela veut dire une seule chose : Oatman est proche !

Cette (semi) ghost town a une atmosphère très « Wild West », malgré qu’on y trouve aujourd’hui plus de magasins à touristes que de chercheurs d’or (en plus des ânes qui se baladent librement dans la ville !). C’est pour cette raison qu’Oatman est aujourd’hui une des dernières boom towns de la Route 66 a sembler encore si active. Et pour la petite anecdote, c’est à Oatman que l’acteur Clark Gable a passé sa lune de miel !

Sitgreaves Pass, vers les sommets de la Route 66

Après Oatman, on continue à prendre en altitude pour franchir le Sitgraeves Pass (1080 mètres d’altitude). Je dois dire que je ne m’attendais pas à ce que la Route 66 ait des parties si montagneuses ! Les vues sur les Black Mountains (et ses nouvelles mines d’or) sont splendides, mais il faut faire un peu plus attention à la conduite ici, puisque pour une fois la route ne va pas juste tout droit… Au début de la Route 66, le col était même si difficile à monter pour certaines voitures de l’époque que certaines devaient le monter en faisant appel à un service de chevaux !

Cool Springs Station

On redescend ensuite vers Cool Springs, une ancienne station service (en réalité reconstruite à l’identique) qui est aujourd’hui une boutique avec plein de souvenirs originaux (et des bouteilles d’Arizona à 1$ pour bien fêter son entrée en Arizona !).

Kingman

L’étape suivante est l’une des plus iconiques de la Route 66 : Kingman. Signes néons, motels, diners, magasins vintage… : on y trouve tous les classiques de la Route 66, et il y a le choix (il y a même plusieurs micro-brasseries, une addition plus moderne ça !).

On avait à la basé pensé y faire étape (à historique El Trovatore Motel, qui accueillit à sa grande époque des stars telles que Marylin Monroe et James Dean, rien que ça) mais on a finalement préféré diviser plus équitablement les étapes en dormant à Williams (et comme vous le verrez, pas de regret).

A Kingman, on a donc fait un simple arrêt pour aller manger un copieux milkshake en quatre-heures au très photogénique Mr. D’z Route 66 Diner, un diner américain on ne peut plus typique, avec sa déco vintage et ses couleurs flashy.

Le diner se trouve juste en face du Arizona Route 66 Museum, petit musée dédié à la Route 66, en face duquel se trouve l’arche que vous pouvez voir en photo ci-dessous, pour une photo souvenir sympa !

Autre options bien tentantes mais qui n’était pas ouvertes à cette heure-là : le Floyd & Company Real Pit BBQ, pour un bon « Southern BBQ » à la sauce arizonienne, ou le Cellar Door Wine Bar pour goûter à des vins de l’Arizona (qui ont le vent en poupe).

Hackberry General Store

Entre Kingman et Seligman, on parcourt le plus long tronçon inchangé de la Route 66 originale, le long duquel s’enchaîne à nouveau les kitscheries. A commencer par le Hackberry General Store, installé à la place d’une ancienne ville minière. Les pompes à essence et vieilles voitures qui l’entourent semblent être posées là depuis toujours. A l’intérieur, vous trouverez un magasin rempli de signes et mémoriabilia historiques de la Route 66.

Peach Springs

La route continue ensuite vers Peach Springs, qui se trouve  sur le territoire des indiens Hualapai, et qui aurait servi d’inspiration pour « Radiator Springs » dans « Cars » ! On y trouvait jusqu’à il y a peu les Grand Canyon Caverns, des grottes qui avaient la particularité d’accueillir un restaurant souterrain et même une chambre d’hôtel ! Fermée lors de notre voyage, on ne connaissait pas trop son sort. Et il semblerait que les grottes ne rouvriront pas, autre victime de la pandémie…

Seligman

Seligman fait partie des étapes relativement préservées de la Route 66, en grande partie grâce à son plus célèbre habitant, Angel Delgadillo, qui a été surnommé « l’Ange Gardien » de la Route 66. C’est le fondateur de la « Historic Route 66 Association of Arizona » et c’est lui qui a notamment lancé l’itiniative visant à placer des panneaux « Historic Route 66 » le long de la route historique, dans les années 80.

Le centre de Seligman, rempli de vieilles voitures et de magasins kitsch, est aujourd’hui classé, et vous y trouverez notamment le célèbre Delgadillos Snow Cap, où vous pourrez casser la croûte ou acheter un petit souvenir.

Ash Fork

Vient ensuite Ash Fork, plus petite et plus abandonnée même si quelques bâtiment subsistent. Nous étions déjà en retard et on devait faire le check-in avant une certaine heure alors on ne s’y est pas attardé.

Williams

Après cette longue journée de route, nous voici enfin arrivés à notre étape pour la nuit, Williams. Cette charmante petite ville historique bien préservée est l’une des étapes les plus populaires sur la Route 66. Il faut dire qu’on y trouve pas mal de chouettes endroits pour dormir, manger ou boire un verre, mais c’est aussi un emplacement idéal si vous avez envie de faire une journée de pause dans la conduite pour aller voir le Grand Canyon. 

En effet, c’est de Williams que partent les trains de l’historique Grand Canyon Railway en direction du Grand Canyon. L’aller-retour est possible à la journée, et c’est tout à fait faisable sans voiture puisque vous devrez dans tous les cas utiliser le système obligatoire de navettes du parc national une fois sur place (on en reparlera plus en détail dans mon article dédié au Grand Canyon). La gare possède même un hôtel, le Grand Canyon Railway Hotel, plutôt haut de gamme. Si vous aimez les trains mais que vous avez un petit budget, considérez peut-être plutôt The Canyon Motel & RV Park, moins cher et où vous pourrez dormir à l’intérieur de vieilles voitures de trains !

En ce qui nous concerne, on a plutôt opté pour l’une des adresses historiques du centre de Williams, située directement sur l’ancienne Route 66, le Historic Grand Canyon Hotel. Ce petit hôtel ouvert depuis plus d’un siècle (il s’agirait du plus vieil hôtel de l’Arizona) fut une bonne surprise, d’autant plus avec ses petits prix. Les chambres étaient petites mais mignonnes, et l’accueil familial très sympa. Il semblerait cependant que l’hôtel viennent de subir un énorme lifting : le changement d’ambiance semble total (tout comme les prix – c’est devenu un 4 étoiles).

Voir les tarifs et photos après rénovations ici.

Dans le même genre (que le Historic Grand Canyon Hotel avant sa rénovation), vous avez également la Red Garter Inn, non loin de là, qui reste à présent l’option la plus abordable parmi les hôtels historiques de Williams.

Le centre de Williams, enchaînement de vieux signes néon, diners et magasins de souvenirs, est aujourd’hui classé et le tronçon historique est encore plus sympa à parcourir de nuit. Mais attention : les cuisines ferment tôt un peu partout, il vous sera donc très difficile d’y trouver à manger après 20h (à part dans les chaînes de fast food en périphérie mais ce serait dommage…).

C’est ainsi que j’ai fini à l’original The Long Horn Saloon, seul endroit qui semblait encore servir de la nourriture après 20h ! Même si j’avais à la base plutôt prévu d’aller manger au Goldie´s Route 66 Diner, ce fut au final une bonne surprise. Ce « saloon » se trouve dans une petite reconstitution de ville du Far West, ça met tout de suite dans l’ambiance ! Les portions sont ultra copieuses, c’est pas cher, et l’ambiance y est plutôt sympa.

Autres options très « Route 66 » pour manger ou boire un verre à Williams : le Cruisers Route 66 Cafe, le Sultana Bar ou encore la Grand Canyon Brewery.

En vous baladant, ne manquez pas également le Petes Route 66 Gas Station and Museum, une ancienne station service (plus en service) qui vous fera voyager à la grande époque de la Route 66.

Jour 3 : de Williams à Santa Fe

En pratique : comptez 6 heures de route. Si vous voulez couper la route et faire ce trajet en deux jours, faites étape au Historic El Rancho Hotel à Gallup (voir plus bas). Voici les points à mettre sur votre GPS pour être certain de suivre la Route 66 (quand elle existe encore) tout le long :  Williams – Flagstaff – Two Guns – Winslow – Holbrook – Gallup – Grants – Albuquerque – Santa Fe

Flagstaff

Après un réveil assez matinal à Williams (la route qui nous attend est une fois de plus assez longue aujourd’hui !), nous avons mis le cap sur Flagstaff. Avec ses 2200 mètres d’altitude, cette grande ville (en tout cas bien plus grande que Williams) est l’étape la plus haute de la Route 66 !

A Flagstaff, nous avons pris notre petit-déjeuner dans un lieu qui me faisait très envie : Martanne’s Burrito Palace, un « diner latino » (à la déco bien kitsch, on reste sur la Route 66 après tout !) et notre premier (tex)-mex du voyage. Parfait pour un un bon petit-déjeuner à la mexicaine, et les portions sont énormes !

Autres options pour manger ou boire un verre à Flagstaff : le Galaxy Diner, autre classique de la Route 66, survivant des années 50. Si vous faites le chemin inverse et que vous passer à Flagstaff en soirée (ou si vous choisissez d’y loger), ne manquez pas de découvrir un autre endroit iconique, le Museum Club, un « bar dansant » réputé, installé dans un gros chalet. La ville possède aussi plusieurs micro-brasseries très actives : Historic Brewing Barrel + Bottle House, Mother Road Brewing Company, Dark Sky Brewing Co…

Flagstaff est tout aussi connue pour ses vieux signes de motels si photogéniques (qui s’enchaînent le long de l’ancienne Route 66) que pour… ses fantômes. J’ai rarement entendu autant d’histoires de fantômes que dans l’Arizona ! Si vous aimez ce genre de sujet, différents ghost tours sont d’ailleurs organisés en ville. Sinon, allez simplement faire un tour à l’Hotel Monte Vista, un hôtel datant des années 20, où ont séjourné des stars telles que Gary Cooper, John Wayne ou Humphrey Bogart, et où séjourneraient actuellement plusieurs fantômes assez « actifs » !

Et pour découvrir en détail les bâtiments subsistants de la « Old Route 66 », Flagstaff propose un tour audio-guidé gratuit à découvrir ici.

A noter : depuis Flagstaff, Sedona (un de mes coups de coeur en Arizona) n’est pas très loin. C’est cependant impossible de profiter réellement des paysages incroyables de cette ville en seulement quelques heures. C’est pourquoi je vous recommande d’y faire une étape supplémentaire si vous voulez y aller (nous y sommes passés plus tard durant notre voyage).

Twin Arrows et Two Guns

En reprenant la route vers l’est, on tombe sur deux « ruines » d’anciens Trading Posts. Le premier, c’est Twin Arrows, un ancien café et Trading Post (vu dans Forrest Gump !) dont il ne reste aujourd’hui que deux flèches… Et encore, puisque une semble être récemment tombée !

Quant au Two Guns Trading Post, il ne reste aujourd’hui que quelques murs de ce qui fut à une époque… un zoo ! Aujourd’hui, c’est totalement à l’abandon et on ne peut officiellement pas trop s’en approcher.

Meteor Crater

La route se fait à nouveau de plus en plus désertique. On décide de faire un petit détour pour découvrir le Meteor Crater, un immense cratère créé par l’impact d’une météorite il y a environ 50.000 ans. Les gens sur les photos vous donnent la mesure : il fait presque 1,5 km de diamètre ! Le site, qui se veut être le cratère de météorite « le mieux préservé au monde », est privé et l’entrée est assez chère. Je n’ai pas trouvé l’exposition très interactive, mis à part une petite expérience « 4D » à faire. Bref, un peu dommage, même si le site reste très impressionnant.

Winslow, pour les fans des Eagles

De retour sur la Route 66, nous voici à présent dans la charmante petite ville de Winslow, qui s’est faite connaître grâce à la chanson des Eagles « Take it Easy », dans laquelle ils disent « I’m standin’ on a corner in Winslow, Arizona, and such a fine sight to see ». Pour attirer les touristes, la ville a même créé le « Standin’ in the Corner Park » (en fait, ils n’y sont même jamais venus !), où vous trouverez une statue d’un musicien pour une petite photo souvenir. Ainsi que juste à côté, la « plus petite église du monde ».

 

Autre endroit à ne pas manquer à Winslow : La Posada Hotel, un hôtel historique au style typique du sud-ouest, datant des années 20. Ils ont aussi un bar à cocktail et un restaurant populaire. L’hôtel en lui-même est quasiment un musée, une balade (libre d’accès) permet d’y découvrir pas mal de reliques et documents historiques de ce qui fut églament autrefois une ancienne gare.

Les Trading Posts et leurs souvenirs kitsch

En se dirigeant vers la frontière entre l’Arizona et le Nouveau-Mexique, plusieurs anciens Trading Posts s’enchaînent, et ils sont plus tape-à-l’oeil les uns que les autres ! Le Petrified Forest National Park n’étant pas loin, on peut acheter notamment des souvenirs à base de bois pétrifié dans la plupart de ces magasins, ainsi que de « l’artisanat » local.

On s’est arrêtés d’abord au Jackrabbit Trading Post à Joseph City, dont le symbole est un lièvre géant (qui vous indique le chemin). Ils avaient une belle collection de souvenirs certes inutiles mais très tentants.

Si de l’extérieur, le Geronimo Trading Post en envoie plus, on a été un peu plus déçu par ce qu’on y trouve : beaucoup de choses (plus ou moins) locales, mais vraiment très cher.

Holbrook et son Wigwam Motel

Nous voici enfin à Holbrook, porte d’entrée du Petrified Forest National Park, où nous retrouvons le « petit frère » du Wigwam Motel où nous avons logé à San Bernardino ! Ce Wigwam Motel vous fait vraiment voyager dans le temps, car des anciennes voitures ont été placées devant l’entrées des tipis. On était obligés de s’y arrêter pour faire quelques photos !

En chemin vers le Petrified Forest National Park, ne manquez pas non plus le Rainbow Rock Shop, et ses kitschissimes dinosaures en devanture.

Petrified Forest National Park

S’étendant de part et d’autre de l’ancienne Route 66 (maintenant la I-40), le Petrified Forest National Park est une pépite souvent oubliée des voyageurs, par rapport à d’autres parcs nationaux plus connus du sud-ouest des USA. Mais ce parc (accessible avec le pass America the Beautiful) mérite qu’on s’y arrête quelques heures ! C’est ce qu’on a fait ce jour-là, avec une visite assez express mais qui nous a permis de voir les essentiels du parc. Outre les troncs pétrifiés, on peut aussi y voir de splendides paysages désertiques.

Lire mon article complet sur le Petrified Forest National Park ici.


Attention : entre l’Arizona et le Nouveau-Mexique, on change les heures ! Vous perdrez une heure de roadtrip sur cette journée…

Le Historic El Rancho Hotel : sur les traces de John Wayne à Gallup

La journée est déjà bien avancée quand nous quittons le parc. On décide quand même de faire un arrêt à un autre hôtel où j’aurais bien aimé dormir (mais il faut bien faire des choix !), le Historic El Rancho Hotel à Gallup. John Wayne y a dormi, mais c’est comme dire qu’Hemingway y a dormi : ceux-là ont fait le tour de pas mal d’hôtels j’ai l’impression ! Bon OK, comme de nombreux films Western ont été autrefois tournés dans cette région, ce n’est pas le seul acteur a être passé ici. Un petit tour dans le joli lobby de l’hôtel vous permettra d’ailleurs de découvrir quelques archives.

Albuquerque

Nous traçons jusqu’à Albuquerque, où l’on retrouve encore quelques reliques (motels, diners, signes néons…) de l’ancienne Route 66, dont le populaire 66 Diner, installé dans une ancienne station service.

Aujourd’hui, Albuquerque est plus connu pour être le lieu de tournage de la série Breaking Bad. On y a d’ailleurs visité les lieux de tournage de la série (sur le chemin du retour), à découvrir dans mon article dédié. Et ne manquez pas non plus de faire un petit tour par l’agréable quartier de Old Town Albuquerque.

Santa Fe

Et nous voici enfin à notre étape finale (en tout cas pour cette partie du roadtrip) : la belle et artistique Santa Fe. La capitale du Nouveau-Mexique est une grande ville assez unique aux Etats-Unis, de par son architecture typique (le Santa Fe Style) et son côté très préservé (aucun gratte-ciel dans Downtown, c’est rare). Ce fut l’un de mes gros coups de coeur de ce voyage !

Il y a tellement de choses à voir et à faire à Santa Fe qu’une nuit n’est pas de trop ! Nous avons dormi à la charmante Guadalupe Inn, à proximité du centre-ville et dans le style typique de la ville.

Je ne détaillerai pas davantage ici les visites à faire à Santa Fe, puisque cet article est déjà très long et que j’ai consacré un article complet à cette ville (à découvrir ici).

Et après ces 3 jours, on fait quoi ? Plein de possibilités ! De notre côté, on a continué avec une boucle New Mexico et Arizona, on en reparlera dans les prochains articles.

 

Texte et photos : Emmanuelle Hubert et Kevin Berger

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.