Menssa, le nouveau restaurant de Christophe Hardiquest et les vins de Châteauneuf-du-Pape

En 2022, Christophe Hardiquest surprenait en annonçant fermer son célèbre restaurant bruxellois doublement étoilé, Bon Bon. En quête de renouveau, il atterrit alors à Châteauneuf-du-Pape, où il devient consultant pour le restaurant étoilé La Mère Germaine. Aujourd’hui de retour à Bruxelles (mais avec toujours un pied à Châteauneuf-du-Pape), il a ouvert en février 2023 le restaurant Menssa, où il propose une cuisine recentrée, tournée vers la nature et le terroir. Avec bien sûr, pour accompagner ses plats, des vins de Châteauneuf-du-Pape. C’est ainsi que je me suis retrouvée, il y a quelques semaines, à un déjeuner d’exception à la grande table de Menssa, entourée de vignerons de l’appellation. Car quel meilleur ambassadeur que Christophe Hardiquest pour mettre en avant ce terroir si particulier !

Disclaimer : cet article a été écrit suite à un déjeuner de presse organisé par Châteauneuf-du-Pape. Mon opinion reste, comme d’habitude, entièrement indépendante.

Menssa, le nouveau projet de Christophe Hardiquest

Dès que l’on met les pieds chez Menssa, on comprend que la nature et le partage ont été au cœur du renouveau qu’a souhaité le chef. Décoration végétale, matières naturelles, et surtout cet énorme comptoir en noyer, partagé par tous les clients. Un espace convivial encourageant les échanges, qui n’est pas sans rappeler le Japon. Cette volonté de partage se retrouve jusqu’en cuisine, puisque le chef a tenu à y former une toute jeune équipe, pour lui transmettre sa passion. 

« Va prendre tes leçons dans la nature » nous dit la carte du restaurant (une citation de Da Vinci). C’est en effet une cuisine dans la lignée de ce retour aux sources que Christophe Hardiquest propose dans son nouvel établissement. Un menu qui sublime des produits de qualité, méticuleusement choisis, sans se perdre dans l’excès, comme le font de plus en plus souvent d’autres restaurants gastronomiques. Une philosophie qui m’a beaucoup parlé, moi qui regrette les formules « copiées collées » de si nombreux restaurants étoilés. Voilà enfin un peu de renouveau dans les restos gastronomiques de Bruxelles, pour mon plus grand bonheur !

Les vins de Châteauneuf-du-Pape

C’est donc avec joie que Christophe Hardiquest nous a préparé un menu tout spécialement pensé pour sublimer les vins de l’AOC de Châteauneuf-du-Pape ce jour-là, qu’il connait bien puisqu’il s’agit aujourd’hui de sa deuxième maison. Pendant que nous dégustons l’un des vins de cette appellation de la Vallée du Rhône, le chef nous explique pourquoi il est tombé sous le charme de cette région, et des passionnés qui font ces vins d’exception.

La réputation de la première AOC de France (depuis 1936) n’est plus à faire, bien au contraire. On pourrait même penser les vins de Châteauneuf-du-Pape plutôt inaccessibles, ou trop « puissants », mais la gamme variée de vins que nous avons pu goûter durant cette dégustation prouve bien qu’il n’en est rien ! Il est d’ailleurs tout à fait possible d’accompagner entièrement un repas, des entrées aux desserts, avec ces vins, comme nous l’a prouvé avec brio le chef.

Aujourd’hui, l’AOC de Châteauneuf-du-Pape, c’est 3200 hectares répartis sur 5 communes du Vaucluse (Châteauneuf-du-Pape, Bédarrides, Courthézon, Orange et Sorgues), et des vins produits à partir de 13 cépages – mais avec une prédominance du grenache. Au sein de cette appellation tournée vers le développement durable, 35% de la production se fait aujourd’hui en biologique ou biodynamique.

Les vins les plus connus sont bien évidemment les vins rouges, puisqu’ils représentent 93% de la production. Des vins complexes et avec une large palette aromatique, qui peuvent se consommer aussi bien jeunes qu’après plusieurs décennies. Cependant, ne laissez pas de côté les 7% de vins blancs : ils réservent bien des surprises ! Moi qui suis une grande amatrice de vin rouge, je dois dire que les blancs m’ont particulièrement charmée.

Accords mets-vins d’exception à la table de Christophe Hardiquest

Il est l’heure de s’installer autour de cette grande table partagée pour commencer la dégustation tant attendue. Petit détail amusant : le chef propose de choisir son couteau sur un « arbre à couteaux » qui regroupe une série de couteaux qu’il a reçu de chefs, clients ou amis. À chacun son style !

Nous observons à l’œuvre le chef et son équipe, qui nous ont préparé tout un repas en parfait accord avec les vins de Châteauneuf-du-Pape. Les premières dégustations arrivent rapidement, avec tout d’abord une série de mises en bouche joliment présentées : gaspacho de chou rouge et glace à la moutarde, tartare de veau avec noisettes et mayonnaise à la moelle de bœuf, et enfin ma préférée : la brioche japonaise, sauce soubise et céréales soufflées.

Nous passons ensuite à la première entrée, et mon coup de cœur du repas : un moelleux d’oignons doux des Cévennes et cèpes. Simple mais si gourmand (avec une sauce parfaite), et avec deux propositions d’accords vins très différents mais qui fonctionnent tous les deux très bien : un blanc, Pure du Domaine de La Barroche (2021) ou un rouge, le Château Moore du Tendre Prestige (2020).

On poursuit avec rouget grondin de la Mer du Nord, grillé et servi avec une matelote au vin rouge, de la moëlle et un aïoli à l’ail noir. Une association un peu osée (ou du moins, c’était la première fois que je dégustais de la moëlle avec du poisson !) mais à nouveau très réussi. Pour accompagner ce plat terre-mer, deux rouges : le Château des Fines Roches (2016) et le Domaine du Grand Tinel, Alexis Establet (2016).

Pour le plat de consistance, le chef nous avait préparé un plat assez classique mais parfaitement excécuté à base de canard Burgaud, accompagné par une sauce périgourdine et une touche de truffes. En accord, deux rouges montrant bien la diversité des Châteauneuf-du-Pape : Le Vieux Donjon (2020) et le Chapoutier, Cuvée Barbe Rac (2012) – un de mes coups de cœur vin du jour !

Ce n’est pas encore l’heure du dessert, mais l’ultra gourmand Brillat-Savarin à la truffe préparé par le chef est encore mieux qu’un gâteau pour les amateurs de fromage ! D’ailleurs, saviez-vous que cette spécialité avait été tout spécialement créée pour la dégustation de vins ? Pour l’accompagner au mieux, dans nos verres : un blanc, le Domaine Clef de Saint-Thomas (2021) et un rouge, le Domaine Prieuré des papes, Couchant (2019).

Enfin, il est l’heure de terminer le repas avec un mille-feuille à la vanille et au miel fumé de Bruxelles, accompagné d’une glace à la Grappa. C’est sur cette touche locale et gourmande que nous quittons le Menssa, avec une seule envie : y revenir !

Pour plus d’informations sur les vins et le restaurant : chateauneuf.com / menssa.be

 

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