Stranger Things en pièce de théâtre ?! C’est le pari risqué, mais très réussi, de la nouvelle pièce lancée en décembre dernier au Phoenix Theatre à Londres, Stranger Things: The First Shadow. Conçue comme un préquel à la série phare de Netflix, cette « pièce de théâtre 2.0 » permet de patienter jusqu’à la saison finale du show, tout en apportant quelques réponses (et pas des moindres) aux événements qui se sont déroulés depuis la première saison. Et vous allez voir que Netflix a encore levé le niveau d’un cran, après la Stranger Things Experience déjà très réussie. Dans cet article, je vous explique pourquoi je vous recommande fortement de faire un voyage à Londres pour aller voir cette pièce si vous êtes fan de Stranger Things, et pourquoi il s’agit pour moi de la meilleure pièce de théâtre que j’ai pu voir à ce jour ! Je ne spoilerai pas la pièce, mais je parle de plusieurs choses qui se sont passées dans la série, vous voilà prévenus !
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Que raconte Stranger Things: The First Shadow ?
La pièce Stranger Things: The First Shadow est un préquel de la série Stranger Things, ce qui veut dire que les événements qu’elle raconte se déroulent avant ceux de la série. J’avais fait le choix de ne pas me renseigner sur l’histoire avant de voir la pièce et je crois que ce fut un bon choix car la surprise a bien été là du début à la fin. Si vous voulez faire comme moi, vous pouvez passer directement au point suivant, sinon voici quelques détails sur le contexte de la pièce !
L’action se passe en 1959 à Hawkins. On prend plaisir à y retrouver la plupart des adultes de la série, alors encore adolescents. D’ailleurs, les acteurs ont été vraiment bien choisis et reproduisent parfaitement le maniérisme des acteurs adultes, avec plein de petits clins d’oeil sympathiques aux événements futurs.
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Les protagonistes principaux de la pièce sont d’un côté Joyce (Isabella Pappas – qui ressemble beaucoup à Nancy, ça m’a un peu perturbée au début !), Hopper (Oscar Lloyd) et Bob (Christopher Buckley), qui forment un triangle amoureux très humoristique, et de l’autre Henry Creel (Louis McCartney), dont l’arrivée à Hawkins marque le début de la pièce (et des événements mystérieux se déroulant à Hawkins). J’ai beaucoup aimé le trio principal, qui permet de mieux comprendre les relations entre les trois une fois adultes. Les acteurs ont beaucoup d’alchimie, et on ne peut être que charmé par le jeune Hopper !
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On retrouve aussi d’autres personnages de la série, comme la famille Creel, le Dr. Brenner, les parents des enfants de la série (la mère de Mike et Nancy, le père de Will et Jonathan, les parents de Lucas et Erica, la mère de Dustin), mais également de « nouveaux » personnages tels que Patty (la sœur de Bob), Chief Hopper (le père de Hopper), Principal Newby (le père de Bob), etc.
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Les codes de la série sont bien là, avec une pièce divisée en plusieurs « Chapitres ». Ce n’est pas étonnant puisque la pièce se base sur une histoire originale des Duffer Brothers, les créateurs de la série, co-écrite avec Kate Trefry (qui bosse aussi sur la série) et Jack Thorne (qui a écrit le deuxième volet d’Enola Holmes).
Alors oui, il faut avoir vu la série pour apprécier pleinement et comprendre tous les rebondissements, puisque la pièce amène tout de même pas mal d’explications. Même si j’adore Stranger Things, je ne m’étais jamais penchée plus que ça sur les inspirations de la série, et je dois dire que je ne m’attendais pas à toutes ces « révélations » ! Si vous voulez mieux comprendre les inspirations « réelles » (plutôt des théories du complot), je vous recommande de vous renseigner sur le Projet Montauk et surtout le Project Rainbow (sinon, achetez le programme de la pièce, c’est bien résumé dedans). Tout cela amorce l’intrigue de la dernière saison… qui va très certainement expliquer encore plus de choses !
Ça m’a d’ailleurs donné envie de revoir les saisons précédentes pour mieux les comprendre avec ces nouvelles explications. Mais je vais probablement encore attendre un peu vu que je pense que nous ne sommes pas près d’avoir la dernière saison (le tournage a seulement commencé début 2024…).
Une pièce de théâtre version hollywoodienne
En ce qui concerne l’exécution de la pièce, j’avoue avoir été totalement conquise… Je dirais même que Netflix devrait peut-être se reconvertir dans les pièces de théâtre !
À nouveau, je ne peux pas tout vous expliquer sans vous gâcher la surprise, mais ce que je peux dire, c’est que c’est vraiment du théâtre 2.0, en mode hollywoodien, avec des effets spéciaux, des « jump scares », et surtout un côté très immersif, grâce notamment avec des interactions avec la salle (le public faisant en quelque sorte « partie de la pièce »). On se rend compte des moyens investis dès la première scène, un décor inattendu et plutôt grandiose (non, ce n’est pas à Hawkins, vous verrez !).
Comme c’est Netflix qui se trouve derrière cette production, à côté du jeu sur scène, ils n’ont pas pu s’empêcher d’intégrer quelques vidéos, mais elles s’intègrent très bien à l’action et viennent même renforcer le côté immersif. La scénographie est incroyable, on entre directement dans l’action ! Je pense que l’un des buts de cette pièce était de faire venir au théâtre des personnes qui n’y viennent normalement pas, et je dois dire qu’à ce niveau-là, c’est très réussi. C’est accessible à tous, ingénieux, drôle, effrayant, inattendu… Un régal du début à la fin.
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Si vous avez peur de suivre une pièce de théâtre en anglais, sachez que j’ai trouvé les accents des acteurs très faciles à comprendre. J’ai un bon niveau d’anglais, mais je pense que ça peut se suivre sans problème avec un niveau d’anglais standard. Et c’est un exercice motivant si vous êtes en train d’apprendre l’anglais !
Infos et conseils pratiques
La pièce de théâtre est jouée depuis novembre au Phoenix Theatre, dans le quartier des théâtres du West End à Londres. J’ai vu la pièce en décembre dernier : c’était à ce moment-là encore très difficile d’arriver à avoir des places, mais il semblerait que ça va à présent un peu mieux à ce niveau-là ! Cependant, si vous voulez avoir les meilleurs prix ou au contraire les meilleures places, il vous faudra réserver bien à l’avance, car ce type de places part très vite ! Réservation en ligne ici.
Étant donné que le Phoenix Theatre est un théâtre assez petit, la distance avec la scène ne devrait pas poser de problème, quelles que soient vos places. On voit bien la scène de partout, sans jumelles.
Certaines places sont cependant indiquées en « limited view » : cela concerne uniquement les places dans le fond de la partie du bas. Cela est dû au fait que le balcon, assez bas, cache en partie le dessus de la scène. En pratique, certaines places indiquées en « limited view » ont plutôt une bonne vue (et un bon rapport qualité-prix, du coup). La vue obstruée ne pose pas vraiment de problème, à part pour les 2-3 dernières rangées du bas, qui doivent vraiment bien se baisser pour suivre quelques moments clés de l’histoire (qui occupe vraiment tout l’espace de la scène !).
Je vous aurais bien montré à quoi ça ressemble, mais malheureusement les photos sont strictement interdites dans la salle, même avant le début de la pièce, et on vous colle même ce sticker assez amusant sur votre téléphone à l’arrivée :
Avant la pièce, vous avez accès à deux espaces bars (un en haut, un en bas), et à une petite boutique avec des souvenirs de la pièce. Par rapport aux nombreux produits et gadgets qu’on pouvait acheter pendant la Stranger Things Experience, il n’y a par contre pas grand-chose ici. Quelques t-shirts, des porte-clés, des mugs…
Très sympa par contre, des badges sont distribués gratuitement à la sortie du théâtre !
Je ne sais pas du tout si Netflix finira par diffuser cette pièce d’une manière ou d’une autre. En tout cas, il y avait des caméras le jour où nous y avons été. Je doute par contre que les « effets spéciaux » de la pièce auront le même effet sur un écran ! Bref, si vous avez l’occasion d’aller sur place à Londres, foncez !
Plus d’infos sur la pièce et réservations en ligne ici.
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Texte et photos : Emmanuelle Hubert et Kevin Berger
