Ça gagne combien un blog voyage ? (Bilan 2023)

Pour ce premier article de 2024, j’ai décidé de revenir avec un bilan de l’année écoulée. Je ne m’étais pas prêtée à cet exercice ces dernières années, mais le lancement de ma société il y a un an m’a donné envie de revenir sur tout ce trajet parcouru, qui pourra peut-être vous inspirer, quel que soit votre domaine d’activité. Et puis surtout, ça sera enfin l’occasion de répondre une bonne fois pour toutes aux questions que vous êtes nombreux à vous poser, surtout depuis que les banners publicitaires sont arrivées sur mon blog : alors, combien ça gagne, un blog voyage ?

Mon objectif 2023

Il y a un an, je commençais l’année en devant annuler un achat immobilier suite à des vices cachés (en résumant très brièvement…) et en perdant chacun 20.000€ par la même occasion. Autant vous dire que ça aurait été vachement dur d’encore tomber plus bas que ça, du moins financièrement, après cette très mauvaise expérience. J’avais pensé à un moment vous expliquer ici toute cette histoire aussi, mais j’ai remarqué que, pour la deuxième fois dans ma vie, mon cerveau avait déjà effacé, pour se protéger, une bonne partie de cette période, alors je vais le laisser faire. On a finalement trouvé quelques mois plus tard un autre logement, une maison pour quasiment le même prix que l’appart qu’on allait acheter, ce qui a déjà contribué à compenser nos pertes, et je suis sure que le karma s’occupera bien vite de l’autre partie (plus je vieillis, plus je crois réellement au karma).

En début d’année également, la situation de ma mère, dont je suis la seule famille restante et donc la seule à gérer tout pour elle (suite à des problèmes de santé physique et malheureusement surtout mentale – là aussi on pourrait écrire un pavé sur le mauvais traitement des maladies mentales en Belgique…), atteignait également des sommets et générait à nouveau d’autres pertes financières. Je ne m’attarderai pas plus sur le sujet ici, mais on a plus ou moins réussi à limiter les dégâts cette année même si de ce côté-là on a encore un long chemin à parcourir, avec peu de perspectives d’après le psychiatre rencontré en cours d’année… Mais j’espère bien finir de résoudre la partie sur laquelle je peux concrètement avoir une influence, soit ses problèmes financiers, cette année.

Bref, autant vous dire qu’on commençait 2023 au plus bas. La bonne résolution de l’année, pour distraire mon cerveau de tout le reste, était toute trouvée : me concentrer à fond sur mon blog et compenser les pertes financières en augmentant mes revenus. Et je peux à présent le dire, je pense que j’ai atteint cet objectif encore plus que ce que j’aurais espéré en début d’année !

Mon trajet d’employée à gérante de société

Avant de partager le détail de mes revenus avec vous, je pense qu’il est utile de faire un petit rappel d’où je viens et comment je suis arrivée là. Quand j’ai commencé mon blog en 2012, je venais de finir des études en communication et je m’apprêtais à me relancer dans un second Master en tourisme. Au bout de quelques mois, et même si à l’époque mon blog ne me rapportait encore rien, j’ai vite compris que ce blog m’amènerait plus loin qu’un second Master, que j’ai donc décidé d’abandonner. A la place, je me suis consacrée en « temps plein » à mon blog pendant les 6 premiers mois de son existence, ce qui m’a je pense bien aidée pour percer rapidement à une époque où la compétition était bien moins forte qu’aujourd’hui.

Mais à l’époque, j’étais dans une relation avec quelqu’un de plus âgé qui n’acceptait pas vraiment que j’avais envie de prendre un peu de temps pour moi après mes études universitaires avant de trouver un « vrai » job. Je me suis donc retrouvée en 2013 à commencer un job interim, que j’imaginais comme temporaire avant de reprendre mes voyages. Sauf que ce job s’est transformé en CDI (le rêve de tout le monde sauf le mien) et que la pression de mon entourage m’a fait garder ce job beaucoup trop longtemps. J’avais par contre réussi à négocier, en voulant en démissionner une première fois, une augmentation sous forme de réduction de mon temps de travail pour un salaire équivalent, ce qui m’a donné un confort qu’il était très difficile à quitter, avec énormément de jours de congé, même si ce job n’a jamais été ce dont je rêvais.

Au final, les années sont passées et le confort s’est installé. Je me suis convaincue que l’entreprenariat n’était pas pour moi, même si je commençais à gagner un peu d’argent avec mon blog. Je m’étais quand même créée une activité à la Smart, une alternative au statut d’indépendant en Belgique, qui m’a permis de me lancer en déléguant facilement toute mon admin (et que je recommande à ceux qui douteraient d’eux avant de se lancer en full time). Mais je me disais que je me lancerais en full time uniquement si un jour je perds mon boulot. Et le destin a à nouveau été plus fort que tout puisque quelque temps plus tard, mon service tout entier fermait. Cela m’a donné quasiment deux ans pour me lancer tranquillement sans devoir aller chercher dans mes réserves.

J’ai aussi profité de toutes les aides financières que je pouvais avoir pour lancer ma société, et il y en a tout de même pas mal en Belgique. Finalement, au 1er janvier 2023, je suis passée directement au statut de gérante de société plutôt qu’indépendante personne physique : plus avantageux à beaucoup de niveaux dans ma situation. J’ai eu la chance d’être bien entourée puisque mon compagnon avait déjà lancé une société, et a décidé d’en lancer une nouvelle en même temps que moi, tout en me rejoignant en partie sur mon projet. On partage le même comptable, qui nous a beaucoup aidé cette année alors que mon activité est encore fort mal comprise dans le milieu comptable. Donc ce fut une grande chance également. J’ai conservé mon activité à la Smart sur le côté au cas où : utile pour les contrats « difficiles » car ils offrent la garantie d’être payé même quand le client ne paie pas.

Contrairement à beaucoup de nouveaux indépendants, je ne partais donc pas de 0 puisque j’avais développé cette activité petit-à-petit depuis plus de 10 ans, mais clairement je savais que si je conservais les revenus que j’avais avec mon blog jusque là, ça ne suffirait sans doute pas. Entre les frais de création de la société, les conditions de paiement en droits d’auteur de plus en plus limitées en Belgique (alors que franchement le monde de la rédaction, encore souvent sous-payé, en a bien besoin mais c’est une autre histoire encore !), et les taxes et frais divers à payer (bienvenue en Belgique, l’un des pays les plus taxés si on est pas ultra riches…), mon but était d’augmenter rapidement mes revenus passifs pour avoir le loisir de vraiment « faire ce que je veux » (et pouvoir réinvestir le « surplus » dans des voyages de recherche indépendants, loin des collabs).

Revenus « passifs » vs. revenus « actifs »

Tous les blogs ne fonctionnent pas de la même manière, mais on peut distinguer deux « business models » principaux :

  • les revenus « actifs » : c’est le modèle des « influenceurs ». Il s’agit souvent de faire des partenariats, collaborations et ventes de contenu photo ou vidéo en échange d’une rémunération. Le point commun de ce type de revenus est qu’ils demandent un travail à un moment X qui va donner une rémunération à un moment Y et puis souvent plus rien. En gros, c’est le plus similaire à un travail classique : vous êtes payés pour une prestation. C’est donc aussi le plus demandant en temps et le moins stable pour un indépendant puisqu’il s’agit d’avoir soit des clients récurrents soit de trouver en permanence des nouveaux clients pour avoir un revenu stable. De nos jours, sur la blogosphère voyage francophone, la majorité des blogueurs « professionnels » ont choisi ce type de revenus comme revenux principaux.
  • les revenus « passifs » : pour les blogs, ce sont tous les types de revenus qui vont être générés « automatiquement » grâce aux visiteurs. Les revenus principaux sont ceux de la publicité (banners publicitaires comme sur ce blog) et de l’affiliation (commissions reçues à chaque vente réalisée via des liens d’affiliation – par exemple lorsque vous réservez un voyage via un de mes liens Booking – pour aucune différence de prix pour vous). Mais cela peut être également la vente de e-books, de produits dérivés, etc. Ces revenus demandent un plus grand investissement sur le long terme mais donnent une plus grande flexibilité puisqu’on gagne de l’argent même en dormant ou en voyageant une fois que c’est bien lancé. C’est vers ces revenus que j’ai décidé de me tourner pour plus de liberté, et c’est un modèle déjà beaucoup plus courant dans la blogosphère anglophone (souvent en avance sur nous). La plupart des médias en ligne autres que les blogs (sites web de magazines, journaux, etc.) dépendent souvent également de ce type de revenus.

Les deux peuvent bien sur se combiner. Mais dans la pratique, un « vrai » blog étant souvent écrit par une ou deux personnes maximum, il est très difficile de développer en même temps ces deux aspects. En ce qui me concerne, l’essentiel des revenus découlants de mon blog sont des revenus passifs. Les revenus actifs liés au blog représentent une petite partie de mes revenus. Cependant, j’ai quelques activités pas directement liées au blog qu’on peut aussi considérer comme « actives », soit un peu de community management, l’écriture des guides, les conférences, etc. Mais je ne parlerai pas de ces revenus ici puisqu’ils ne sont pas liés au blog.

Combien m’a rapporté « Au goût d’Emma » en 2023 ?

N.B. les chiffres que je vais donner ci-dessous sont ceux correspondants à la période du 1er janvier 2023 au 31 décembre 2023. Pour certains, je vous donne une approximation due au fait que les revenus passifs sont souvent validés et payés avec 1-2 mois de retard en fonction de la société. Les revenus de novembre/décembre 2023 pourraient donc encore légèrement évoluer. C’est donc aussi un peu décalé par rapport à mon année fiscale (mais je trouve ça plus intéressant de faire le récap pour l’année calendrier).

En 2019, j’avais participé à une conférence qui m’avait convaincue à me lancer dans la direction des revenus passifs. La raison principale est que la blogueuse américaine qui la donnait avait partagé avec nous des statistiques détaillées des revenus de son blog. Côté francophone, les revenus restent encore un véritable tabou en 2024, et je me rappelle que, même si je savais que ça pouvait rapporter pas mal, en découvrant ces chiffres j’avais tout de même été surprise car je ne pensais pas que ça pourrait rapporter autant. Bon, il faut aussi bien comprendre qu’on est pas sur les mêmes budgets aux Etats-Unis, puisque c’est un marché pour lequel les annonceurs paient beaucoup plus par vue (pour simplifier les choses), mais malgré tout c’est ce partage sans tabou (pourtant courant aux USA) qui m’a fait avoir ce déclic.

Cela m’avait aussi fait réaliser que c’était la meilleure manière de financer un blog, puisque l’impact sur les lecteurs était également moindre : on est tous habitués aux banners et elles sont bien moins surnoises que les publi-reportages (articles dont le contenu est une publicité, courant dans tout type de média depuis longtemps) puisque bien plus facile à reconnaître, et les liens d’affiliation n’ont aucun impact sur l’expérience lecteur puisque personne ne vous oblige à cliquer dessus. Je me suis promise de ne jamais vous demander de l’argent pour lire mes articles, c’était donc la meilleure manière d’en vivre, plutôt que de vous spammer d’articles sponsos (que je déteste aussi).

Mais la réussite de ce business model dépendait de la régie publicitaire que j’allais réussir à intégrer : en vérité, je savais depuis longtemps (après avoir parlé à pas mal de blogueurs américains) que je ne le ferais qu’avec une seule, qui est la meilleure (la plus qualitative à la fois pour vous et pour moi) mais aussi la plus difficile à rejoindre : Mediavine. A nouveau, tout s’est mis en place pile au bon moment puisque après des années à ne pas vraiment s’ouvrir à l’Europe, j’apprenais en 2022 qu’ils recrutaient à présent des blogueurs européens. Le temps de faire toutes les démarches, la pub a été lancée quasi en même temps que ma société. Et c’est ça qui a tout changé pour moi.

En 2023, pour un peu plus de 1.500.000 visites monétisables (quand vous avez accepté les cookies), j’ai gagné près de 23.000 $US uniquement grâce aux publicités comme celles que vous pouvez voir dans cet article, si vous n’avez pas d’Adblock activité. Vous voyez donc à quel point ne pas avoir d’Adblock peut être important pour les créateurs que vous aimez suivre. C’est souvent ce qui permet à la personne de pouvoir franchir le pas vers un contenu 100% indépendant (ou avec des partenariats méticuleusement choisis en complément). N’oublions pas que ça ne vous coûte rien : à nouveau, je ne vous demanderai jamais de payer pour pouvoir consulter des articles. C’est donc je pense la meilleure solution win-win.

L’avantage de la publicité, c’est que cela a été relativement vite à mettre en place : comme je vous le disais, en quelques mois c’était réglé. Une fois que c’est lancé, ça évolue tout seul, les revenus s’optimisent au fur et à mesure via des algos et d’autres choses qui, il faut le dire, me passent un peu au dessus de la tête.

Par contre, le développement de l’affiliation m’a demandé beaucoup plus de travail. Début 2023, j’avais plus de 1500 articles sur mon blog, dont beaucoup n’avaient jamais été mis à jour. En janvier, j’ai commencé à optimiser tout ça, supprimer les articles qui n’étaient plus d’actualités (quasi 500 !) et mettre à jour tous les autres. Je n’ai pas fait que les optimiser pour l’affiliation, j’en ai aussi profité pour mettre à jour des infos, rajouter certaines choses… Un vrai travail de titan, que je n’ai d’ailleurs pas fini puisqu’il me reste les articles de 2021 à 2023 à faire (mais il s’agissait d’articles déjà un minimum optimisés donc le plus gros du travail est à présent fait !).

Alors oui, ces mises à jour vont me permettre de générer du revenu pour les années à venir mais j’y ai tout de même encore consacré plusieurs mois de travail cette année, il faut prendre cela en compte aussi, tout comme le fait que c’est en écrivant ces 1500 articles depuis 2012 (je vous laisse imaginer le nombre d’heures de travail !) que j’ai pu arriver à un nombre de visites assez conséquentes que pour me permettre d’en retirer un tel revenu. Et vu les années que j’ai passé sur les blog en y travaillant « gratuitement », vous allez comprendre que, même si je sais que certains vont être étonnés par ces montants, il va me falloir encore des années avant de réellement pouvoir dire que ce fut un bon investissement !

Verdict : j’ai gagné entre 30.000€ et 35.000€ grâce à l’affiliation pour la période 2023. Ces revenus sont plus périodiques puisque j’ai gagné plus durant la période estivale. La majeure partie de ces revenus découle de la réservation d’hôtels via Booking.com (environ 26.000€). Ce sont les revenus découlant des réservations dont le check-out a été effectué en 2023, donc celles qui ont déjà été validées (ou presque). Les revenus liés aux activités ont bien évolués malgré tout cette année, avec tout de même quasiment 5000€ généré grâce aux activités que vous avez effectués en 2023 via GetYourGuide et plus de 1500€ sur Klook (essentiellement pour l’Asie). Ce sont ces trois plateformes qui m’ont rapporté le plus en affiliation, les autres revenus sont moins récurrents (100€ par ici, 100€ par là quand je dépasse le minimum requis pour un paiement, par exemple pour des réservations de ferry, ou d’autres plateformes comme Civitatis).

Alors oui, plus de 50.000€ de revenus passifs ça peut semble beaucoup, mais à nouveau 1) il y a 11 ans de travail pour arriver à ces chiffres, 2) ce sont des revenus bruts, je dois payer mes taxes, mes frais, mon comptable etc. et 3) j’en ai réinvesti une bonne partie dans les voyages que j’ai fait indépendamment cette année (New York, Ecosse, Japon, Corée, Angleterre,…) qui, je l’espère, généreront à leur tour des autres revenus passifs ! Je ne vais pas vous dire exactement combien j’ai payé ces voyages mais je peux vous dire que ça représente une bonne partie de ces revenus !

Alors non, je ne suis pas riche, mais après tant d’années de travail mon blog me permet de vivre bien, avec en complément quelques autres sources de revenus comme les rares partenariats rémunérés, les livres, le community management (que je ne cherche pas à développer davantage, je préfère le préciser ici avant de recevoir des demandes – je n’ai pas le temps :-) ), et aussi les conférences que j’ai commencé à donner cette année pour vous aider à vous aussi sauter le pas et apprendre toutes les bases pour monétiser vos blogs grâce aux revenus passifs. J’ai prévu d’en redonner une série en 2024, n’hésitez pas à me faire part de votre intérêt potentiel et je vous tiendrai au courant ! Mais pour la première année, je peux dire que si je le voulais, je pourrais réellement vivre à 100% de mon blog (mais ça m’amuse de varier les plaisirs pour le moment) avec un salaire (potentiel car je garde beaucoup de côté pour le moment) plus élevé que lorsque j’étais employée et ça c’est une belle victoire ! J’avais comme objectif 4000€ de revenus passifs par mois d’ici fin 2023, et je les ai largement dépassés, avec également un record de plus de 10.000€ de revenus passifs gagnés en un seul mois cet été.

Et tout ça, c’est quand meme assez ironique lorsque l’on pense que c’est l’année où on m’a le plus demandé si ça marchait encore un blog voyage ! A ça j’ai envie de répondre : oui, mieux que jamais, et avec moins de compétition qu’avant, donc tant mieux pour moi !

Mon objectif 2024

En résumé, en 2023, j’aurai choisi, comme ce bilan le laisse transparaître, de me concentrer sur le financier. C’était une nécessité et je ne regrette pas d’avoir focalisé mon année (pour la première fois sans doute) sur cette thématique. Cependant, mon seul regret a été de ne pas assez voir les dégâts que 2022 avait eu sur ma santé.

À l’été 2022, avant que les problèmes immos ne s’accumulent, j’étais au top de ma santé. Même plus jeune, je ne m’étais jamais autant sentie en forme, et c’était la conséquence d’une routine fitness maintenue depuis grosso modo 2020. Et même si j’ai une moyenne de pas assez bonne (4,6 km par jour en moyenne, merci les voyages) en 2023, les véritables séances de sport que je me suis donnée le temps de faire (hors piscine) avant décembre 2023 devaient se compter sur les doigts d’une main…

J’ai aussi mis de côté mon autre grand défaut, celui de ne pas boire assez d’eau… Ca peut paraître tout bête, mais j’en ai réellement senti les conséquences, et je me suis vraiment rendue compte en fin d’année que ça pouvait également mettre ma santé en danger, avec une rétention d’eau accrue notamment en avion.

L’un dans l’autre, ma santé a donc quand même pris un coup, avec quelques kilos de repris mais surtout beaucoup plus de fatigue qu’avant (empirée par le fait qu’on a déménagé dans une chambre côté rue après avoir passé 6 ans dans une chambre en demi sous-sol arrière sans aucun bruit… et je commence seulement à m’y habituer 6 mois plus tard !).

Bref, pour 2024, ma bonne résolution est encore une fois toute trouvée : maintenant que les finances sont stabilisées, il va falloir me concentrer sur ma santé avant toute chose. L’objectif est simple : 30 minutes de sport OU 4 km de marche chaque jour, au minimum et sans exception !

Début décembre, pour mon anniversaire, je me suis payée un abonnement à la salle de sport pour la première fois de ma vie et pour le moment, je suis bien assidue. Même si on est pas dans le quartier le plus huppé de Bruxelles, on est à distance de marche de ce qui est pour beaucoup (et je confirme) la meilleure salle de sport de Bruxelles, et c’est un « game changer » comme on dit pour moi !

Je l’avais déjà en partie découvert durant la pandémie, mais je crois que le secret d’une bonne forme, c’est de ne pas faire les moutons en voulant absolument faire les mêmes sports que les autres. Par exemple, pendant des années, j’ai voulu me forcer à faire de la course, alors que je déteste ça, tout comme mes genoux.

Aujourd’hui, je ne fais que du fitness « low impact », et après avoir déjà redécouvert les joies de la piscine ces deux dernières années, je me suis mise à fond à l’aqua gym et je n’ai pas peur de dire que j’adore ça ! Je ne regrette pas non plus l’investissement financier de la salle de sport, car le fait d’y avoir un sauna est un peu ma carotte pour me motiver à y aller, et finir sa séance par un sauna, ça aussi c’est un « game changer » pour apprécier le trajet de retour à pied !

Mes autres projets 2024

Je termine cet article avec quelques « spoilers » de ce qui devrait vous attendre sur le blog en 2024 !

Pour commencer, dans la lignée de cette remise en forme nécessaire, j’ai décidé de ne prévoir aucun voyage indépendant avant mars-avril. Si un beau projet pro se présente, je ne dirai peut-être pas non, mais je n’irai certainement pas le chercher. Cela va me laisser le temps de bien mettre en place ma nouvelle routine sportive, mais aussi de rattraper mon retard sur le blog et de peut-être avoir ENFIN le temps de lancer mon second blog quasiment prêt à sortir depuis de longs mois mais sans cesse postposé…

En 2023, entre les différents soucis personnels à régler et les mises à jour d’anciens articles nécessaires pour augmenter mes revenus, j’ai accumulé un bon retard sur certains articles que vous attendez pour certains depuis un an ou deux. Actuellement, je termine mes derniers articles sur le Pérou… un voyage de 2021 ! Et je dois encore m’attaquer à la quasi-entièreté de notre grand voyage à l’ouest des USA de 2022, sans parler du superbe voyage au Maroc de début 2023 qui est sans doute celui qu’on me réclame le plus souvent. Il y a du boulot, et je croise les doigts pour avoir quelques mois de « répit » afin de pouvoir arrêter d’être mise sous pression par cette to do list à rallonge.

C’est aussi l’une des raisons qui me poussent à encore privilégier cette année les voyages (quasi) entièrement financés de ma poche. Et grâce à mes revenus passifs, j’ai aujourd’hui la flexibilité de pouvoir réinvestir une bonne partie de cet argent dans ces voyages.

Le problème des voyages de presse non rémunérés, et des collaborations rémunérées, c’est que c’est eux qui décident des priorités de ma to do list, et non mon inspiration du moment : il faut d’abord écrire ce pour quoi j’ai été payée, puis sur les voyages sur lesquels j’ai été invitée, puis seulement le reste. Cette situation génère de plus en plus chez moi un « writer’s block ». Alors que le budget consacré à ces voyages de presse et autres collabs sont de plus en plus réduits (c’est la crise), l’attente est elle de plus en plus forte et (la plupart du temps) les rappels incessants si les articles ne sont pas pondus à la minute. Chez moi, c’est clairement contre-productif, sachez-le si vous avez fait partie de ces personnes cette année…

L’autre bénéfice de ces voyages 100% libres, pour vous, c’est de vous permettre de voir du contenu que vous trouverez pas ailleurs. Avec le développement des collabs depuis des années, c’est souvent les mêmes destinations ou produits qui ont le budget pour bosser avec des blogueurs ou influenceurs, ce qui se traduit par une saturation de contenus sur certaines destinations, là où on ne parle jamais d’autres endroits qui valent pourtant eux aussi la peine.

Et puis, et je l’ai encore bien vu cette année en visitant un nouveau pays de ma poche juste avant un autre blog qui y a voyagé de manière sponso : on a souvent clairement pas la même expérience dans un pays si on y voyage de manière 100% indépendante vs. quand on est encadré par des gens dont le but est de mettre en avant tous les points positifs de leur pays. Pas que ces pays n’aient pas de points positifs, mais y voyager indépendamment permet d’écrire des articles beaucoup plus pratiques, sans parler d’expériences difficilement réalisables pour les gens « normaux » (ce dont on ne se rend pas toujours compte quand on ne doit pas gérer soi-même toutes les réservations).

Mais je suis ravie de voir que, si j’ai été une des premières dans la blogosphère voyage franco à miser sur les revenus passifs comme revenus principaux, je ne suis à présent plus la seule, loin de là. À mon petit niveau, partager mon expérience a déjà convaincu plusieurs personnes à franchir ce pas. Et grâce à cette tendance qui se généralise, nous sommes à présent une belle brochette de blogs qualitatifs à avoir décidé d’investir pour encore plus de liberté pour nous et encore plus de contenus authentiques pour vous. Comme je le disais récemment sur un groupe de blogueurs dont je fais partie : les offices du tourisme ont du souci à se faire, et je le pense réellement.

Sans vouloir entrer dans une polémique, et en comprenant très bien les nécessités budgetaires de cette période pas toujours facile pour le secteur du tourisme, en 11 ans de blogging j’ai vraiment vu une regression dans la qualité de l’organisation des voyages de presse et de blogs. Je peux le dire, en 2023, certains voyages pro auxquels j’ai participé ont été les pires auxquels j’ai jamais participé, au niveau de l’organisation, de visites pas ciblées, d’hébergements mal choisis… Je ne vous dis pas la difficulté de faire la part des choses pour écrire des articles après ça.

Il y a toujours du positif dans chaque destination et dans chaque voyage (ne serait-ce que les rencontres des autres participants, j’en profite pour faire un petit coucou à tous ceux qui m’ont accompagnée cette année !), mais quand des journées entières finissent par partir à la poubelle, c’est du temps (et de l’argent) de perdu pour moi. Plusieurs fois cette année je me suis dit, après avoir accepté un voyage de presse (non rémunéré) que j’aurais préféré visiter cette destination par moi-même, alors à quoi bon au final ?

Alors en 2024, il y aura normalement, 100% organisé par moi, des voyages en Namibie, à Chicago, à Hambourg, en Laponie… Je suis aussi très tentée par la Jordanie, et l’Egypte (avec le Steamship Sudan, plus difficile donc à organiser en last minute et avec l’obligation de passer par une agence…). On verra donc ce que cette année me réserve. C’est quand même une des choses que je préfère dans mon travail : ne jamais vraiment savoir de quoi l’année à venir sera faite…

Une chose que vous ne verrez probablement pas en 2024, c’est un nouveau guide de voyage de ma part. Pourquoi ? A nouveau, je n’ai pas envie de lancer une autre polémique dans cet article mais on peut dire qu’après plusieurs années à découvrir le milieu de l’édition (depuis mon premier livre sorti en 2018 si je ne dis pas de bêtise), je n’ai plus envie de me faire sous-payer par un milieu qui a de moins en moins de respect pour ses auteurs.

Sans un bon auteur, pas de livre, c’est assez simple. Pourtant, dans le tourisme, on est toujours les perdants de l’histoire, avec une rémunération qui ne couvre JAMAIS le nombre d’heures passées sur le projet, toujours sous le couvert du fait que c’est « tellement prestigieux » et « un grand atout pour ton CV » d’écrire pour de grandes maisons d’édition…

Je ne regrette pas de l’avoir fait, puisque se dire que j’ai été contactée sans avoir rien à faire par LA maison d’éditions avec laquelle je rêvais de travailler quand j’étais ado, c’est quand même quelque chose… Mais ce qui est dommage, c’est que quand celle-ci m’a contactée, j’étais déjà blasée de l’édition, et je l’ai surtout fait pour faire un « check » dans ma to do list « rêvée ».

En 2023, je n’ai fait qu’une seule mise à jour d’un guide dont j’avais déjà en partie rédigé la précédente édition (avec une rémunération qui fut au final la moins pire que j’ai eu jusqu’à présent), mais j’ai surtout refusé deux projets avec deux autres grosses maisons d’édition (différentes de celles avec qui j’avais déjà travaillé). Je peux vous dire qu’un de ces refus m’a demandé beaucoup de volonté. Le sujet du livre était l’un de mes rêves, la destination qui a déclenché ma passion des voyages, mais la rémunération proposée aurait signifié écrire un livre de A à Z pour… une semaine de salaire à peine.

Enfin, en 2023, je peux enfin dire que je sais dire non à ce genre de choses. Non, je pourrais pas me la « pêter » avec ce nouveau livre comme c’est apparemment devenu la grande tendance de le faire pour tous les influenceurs, et oui je continuerai à gagner plus d’argent en silence avec un média encore méprisé par beaucoup et qui ne permettra ni d’aller chercher de nouveaux annonceurs ni d’accumuler des « points » pour un potentiel visa qu’on vise mais… Tant pis : mon travail, je préfère le garder pour moi que le brader. Et on terminera par cette dernière belle leçon que m’aura appris 2023 !

Je vous souhaite à tous une magnifique année 2024, rempli de projets passionnants, tout en n’oubliant pas votre santé !

 

17 réflexions au sujet de “Ça gagne combien un blog voyage ? (Bilan 2023)”

  1. Merci pour ta transparence :)
    On ne réalise souvent pas tout le travail qu’il y a derrière et les années à n’avoir aucun retour. Et merci pour les infos que tu fournis sur la pub notamment! je n’ai toujours pas franchi le pas, mais ça fait réfléchir :)
    Et bon courage pour tes nouveaux projets et objectifs!

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  2. Salut Emma, Bravo pour ce long post qui a le mérite de répondre à beaucoup de questions que se posent les bloggers. J’ai eu la chance de suivre une de tes formations et d’introduire grâce à tes conseils des banners publicitaires sur mon blog. Quelques visiteurs ont été déçus par cette arrivée de la pub dans mes articles et me l’ont dit clairement. Mais je pense que la majorité des visiteurs sont aujourd’hui habitués à voir de la pub sur le net. Même s’ils sont moins importants que les tiens, ces revenus passifs sont les bienvenus et me permettent de financer quelques voyages en toute indépendance. Je te souhaite une année pleine de découverte et bonjour à Kevin.

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    • Merci Agnès ! Je ne comprends pas vraiment le problème des francophones avec la pub, surtout que ceux qui ne veulent vraiment pas en voir peuvent tout simplement prendre un bloqueur de pub ! Enfin, je suis contente si ça a pu te permettre de financer quelques voyages, continue à optimiser ça cette année :) Bonne année encore !

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  3. Je visite ton site de temps en temps. Je suis une « vieille » routarde, qui voyage comme toi depuis 30 ans. Avec les kilos en trop et les bonnes résolutions d’ailleurs ;-) J’ai lu ton article, et je salue ta volonté d’accepter de te contenter de « revenus passifs », que je n’ai jamais voulu faire. Et ta force de rester en accord avec ce que tu recherches. Bravo Emma.

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  4. Salut Emma,

    J’ai terminé la lecture de ce bilan très intéressant. On ressent l’honnêteté et la spontanéité, c’est franc, rafraîchissant, et ça fait du bien à lire. Je fais partie de ceux qui ont fait le choix de se consacrer uniquement au revenu passif, et je ne changerais ça pour rien au monde. Tout est bien résumé en tout cas !

    Au plaisir d’échanger,
    Sylvain

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  5. Coucou Emma, merci beaucoup pour ce bilan très complet. C’est agréable qu’un blogueur voyage soit aussi transparent. Nous avons également choisi les revenus passifs pour la monétisation de notre blog et nous sommes ravis de ce choix. Pour la publicité, nous étions un peu sceptiques, suite à notre échange en début d’année 2023, on en a intégré et c’est plutôt prometteur même si on doit encore optimiser cette partie (alors merci) ! Bon courage pour tes futurs projets et au plaisir d’échanger de nouveau avec toi !

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  6. Je tombe sur ton article Emma (on s’est rencontré à l’IMM en 2023) et franchement chapeau à toi. J’aime beaucoup ta réflexion et ta transparence. Moi qui n’ai jamais eu le courage de mettre du Booking à tout va, tu m’as motivée dis-donc !

    Tout comme toi, j’ai refusé un projet de livre cette année car avant même de l’avoir écrit, j’aurais perdu de l’argent. Le risque était trop grand et je ne vois pas pourquoi c’est à l’auteur de le prendre d’ailleurs…

    Je te souhaite plein de belles choses et de courage avec ta maman. Ainsi que de beaux voyages !

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