Vous l’avez sans doute déjà remarqué, les restaurants du quartier du Châtelain sont nombreux… mais ceux qui durent plus que quelques années le sont déjà beaucoup moins ! Après une première visite incroyable pre-Covid, nous sommes récemment retournés manger chez Miranda, le petit restaurant italien qui reste encore un secret bien gardé par les connaisseurs et amateurs de la véritable cuisine italienne. Quand la plupart des tables parlent italien, c’est toujours bon signe, non ?
Disclaimer : j’ai été invitée à découvrir ce restaurant mais mon opinion reste, comme d’habitude, entièrement indépendante.
Une cuisine du Sud de l’Italie
Ici, pas de pizza ou de carbonara à la carte, mais une expérience gastronomique qui sent bon le sud de l’Italie. Miranda Cucina Italiana propose une cuisine préparée à base d’ingrédients traditionnels (bien que pas ceux que nous sommes habitués à voir partout), mais avec une touche gastronomique et contemporaine. Petites indications géographiques protégées méconnues, petites productions, vins de cépages autochtones… La découverte est au cœur des menus de Miranda, qui changent au fil des saisons.
Le menu 4 services (à l’italienne : antipasto, primo, secondo, dolce) « Ricordi di Famiglia » à 55€ est le menu dégustation classique de Miranda. C’est un hommage à la cuisine traditionnelle de la Basilicate, la région d’origine d’Alessandro et Maria Miranda, frère et sœur derrière le restaurant. C’est la cuisine familiale de leur enfance qui a inspiré Alessandro et Maria. Tant et si bien que ce sont leurs parents qui leur envoient une partie de leurs ingrédients, des poivrons séchés (stars de la carte) aux liqueurs et compotes, le tout faits maison. La Basilicate est l’une des régions les plus méconnues de l’Italie, mais je dois dire qu’après avoir dégusté ces quelques assiettes chez Miranda, j’ai bien envie d’en découvrir plus !
La patronne, Maria, est au service. C’est elle qui partage avec vous ses connaissances sur les produits rares que l’on déguste, mais c’est aussi elle qui est en charge des boissons, que ce soit avec une belle sélection de vins et des cocktails sur mesure. En cuisine, son frère Alessandro, qui s’est formé auprès de grands chefs italiens, propose une cuisine toujours plus raffinée et originale.
« Profitant » des confinements successifs, Miranda s’est aussi modernisée, avec une nouvelle décoration, encore plus contemporaine. Mention spéciale pour les nouvelles chaises ultra confortables et pour la splendide vaisselle ramenée d’Italie.
Un repas italien original
Ce soir-là, nous avons commencé le repas avec quelques mises en bouche inspirées : humus à la fève, « beurre » de piment de Basilicate pour accompagner quelques tranches de pain, et comme petit aperçu de l’autre menu du moment, le menu gibier, un très original tartare de cerf et anguilles aux câpres et poivrons séchés (qui restent depuis le début les vraies stars de la carte !).
En antipasto, nous dégustons une crème de Bufala affumicata (de la Bufala fumée) à la chicorée, à la bergamote et aux noix grillées. Une préparation onctueuse, avec parfums doux et légers, avec une pointe d’amertume.
En primo, nous avons continué le repas avec mon coup de cœur de la soirée, des pâtes calamarata farcies à la genovese de sanglier au bouillon épicé et raisins marinés. Un plat ultra gourmand bien relevé, parfait en plein hiver !
Vient ensuite en plat de résistance (secondo) du lièvre accompagné d’une crème aux pommes, scarole sautée et gelée de coing. Je ne sais plus si j’avais déjà mangé du lièvre avant ça, mais j’ai été agréablement surprise par la préparation de la viande, bien tendre, qui se mariait parfaitement avec le mélange sucré-amer en accompagnement.
Pour terminer le repas, rien de tel que mon dessert préféré, le Baba au rhum à l’orange, fait maison et imbibé au gin et au jus d’orange. Un vrai baba à l’italienne, pas trop sucré, comme je l’aime.
Même si l’Italie me manque, des restaurants comme Miranda me donne réellement l’impression de voyager le temps d’une soirée. D’ailleurs, il faudrait que je pense à vous regrouper dans un article tous mes restaurants italiens préférés à Bruxelles. Ça vous dit ?
Ma première visite chez Miranda
Pour ne garder qu’un article sur ce restaurant, je vous remets ci-dessous le récit de ma première visite chez Miranda. Vous pourrez ainsi voir comment ça a évolué !
J’ai beaucoup passé de temps en Italie ces derniers temps, mais pourtant vous savez quoi ? Eh bien c’est à Bruxelles que j’ai mangé un de mes meilleurs repas italiens depuis très longtemps !
J’ai vraiment été enthousiasmée par ce repas, qui n’a rien de toutes ces adresses « tendance » qui pullulent à Bruxelles et dont je me lasse un peu (beaucoup) : ici on est dans le vrai, l’authentique, et le partage. Le service est chaleureux et les prix sont tout à fait justifiés pour une telle qualité, d’autant plus si vous prenez, comme nous, le menu dégustation, « Ricordi di famiglia » (Souvenirs de famille), qui se comporte de pas moins de 7 plats, mise en bouche non comprise.
Je vous rassure cependant, les quantités des plats du menu sont un peu réduites par rapport aux plats à la carte, et au final c’était juste ce qu’il fallait. Et si ça n’était pas le cas pour vous, comme indiqué sur la carte (ce qu’on apprécie beaucoup aussi !) : « il buon cibo non va sprecato, gustalo a casa » (un bon plat ne se jette pas, dégustez-le chez vous).
Comme son nom l’indique, ce sont les souvenirs de famille d’Alessandro et de Maria Concetta qui ont inspiré ce menu, où ils ont regroupé tous les plats qui, pour eux, représentaient le mieux à la fois leur région d’origine et la cuisine de leur enfance. On y retrouve donc un mélange de spécialités régionales et d’innovations familiales, à chaque fois réinterprétées en cuisine par Alessandro.
Si c’est votre première visite chez Miranda, il n’y a pas d’hésitation à avoir : choisissez ce menu, et vous ne le regretterez pas – encore moins si vous l’accompagnez de leur très qualitative sélection de vins qui sentent bon l’Italie, avec de belles découvertes régionales, comme le puissant Aglianico del Vulture (DOC).
Le voyage en italie commence dès la mise en bouche, un tacos de sarrasin, crème de burrata, pêche et mangue.
Nous passons ensuite aux deux antipasti : tout d’abord, le « Melanzane e cioccolato », une version revisitée de la caponata avec… du chocolat ! Une combinaison qui marche en fait très bien et qui rajoute encore plus d’onctuosité au plat.
En deuxième antipasto, on nous sert un tartare di Manzo, un tartare de boeuf, mais à nouveau pas comme on est habitué à le manger, puisqu’il est « alle Pizzaiole », préparé avec la même base que celle d’une pizza donc.
En primi, nous commençons avec les « strascinati fatti in casa, peperoni cruschi, crema di cacioricotta » : des pâtes fraîches de la Basilicate faites maison, accompagnées de poivrons séchés, crème et fromage cacioricotta. Les peperoni cruschi sont « l’or rouge » de la Basilicate et l’on comprend vite pourquoi : ce fut sans hésiter mon plat préféré du repas ! Simple mais parfaitement exécuté (et bien présenté, ce qui ne gâche rien).
Notre deuxième primo était un peu plus particulier puisqu’il s’agissait de « ravioli fatti in casa, caciocavallo, liquirizia e cardamomo » : des raviolis faits maison, avec du fromage Caciocavallo, de la réglisse et cardamome. Les saveurs étaient ici beaucoup plus relevées, et même si je ne suis pas la plus grande fan de réglisse qu’il soit, à nouveau la combinaison de saveurs marchait super bien !
Enfin, nous voilà au secondo, un plat de viande, le « piccione in due cotture, indivia, rabarbaro » : pigeon en deux cuissons, endive, rhubarbe. Tout aussi bon que des plats similaires que j’ai pu manger chez des étoilés, je crois que tout est dit.
Après le salé, place au sucré ! Et après cette succession de plat, bien sur, il ne pouvait pas n’y avoir que un dessert ! C’est donc avec un pre-dessert que nous poursuivons : « gelato al mango, crema di mandorle, peperoni cruschi » : une glace à la mange, crème d’amandes, et poivrons séchés – à nouveau eux ! Eh bien, ils vont leur petit effet en version sucrée aussi !
En dessert, nous avons un peu triché puisque nous avons goûté le dessert du menu et un dessert à la carte.
Le premier était un millefeuille au café, avec une crème pâtissière de dingue à la fleur d’oranger, framboises, et thym. L’autre dessert était une tartelette à la crème de ricotta et fromage frais, et la « marmellata della mamma », la confiture de la maman. On doit ces divins desserts (on a eu du mal à décider lequel on préférait) à la seconde Brenda Stan.
Et le pousse café ? Un arancello maison, un limoncello version orange !
Miranda
38 rue du Page, 1050 Ixelles.
Tel : 02 544 00 08
Menus gastronomiques du mercredi au samedi, de 19h à 23h.
Menu lunch à 23€ ou 28€ (2 ou 3 services) du mercredi au samedi, de 12h à 14h30.
Le dimanche midi, menu à emporter « Domenica a casa » (à réserver à l’avance).
Pour poursuivre la lecture : découvrez les restaurants préférés à Bruxelles des blogueurs
Ah, Miranda, magnifique endroit et superbe cuisine. Pour le meilleur resto du Châtelain, mon cœur balance avec leur ami Seino, à deux rues de là.
J’ai été quasi abonné à leurs menus à emporter pendant les confinements, avec leur resto transformé en caverne d’Ali-Baba remplie de produits de leur région de très haute qualité.
A noter pour les non-buveurs d’alcool comme moi que ce restaurant propose les meilleures limonades que j’ai bues, de la marque italienne Baladin : pas trop sucré (et en plus au sucre de canne) et avec des extraits naturels (sans colorants donc, au point que leur Cola est… rouge grenat, de la couleur de la vraie noix de Kola).
Le menu du dimanche est aussi sur place. Avant la crise Covid il y avait un buffet de desserts traditionnels à devenir fou de joie ; j’espère qu’ils referont cet assortiment de desserts une foi les restrictions covid finies. Le principe du chef est qu’il souhaite le dimanche manger (et préparer donc pour nous) des plats comme à la maison. C’est super bon et très varié, j’ai découvert beaucoup de plats traditionnels (que personne d’autre ne fait ici en Belgique apparemment) grâce à ce menu du dimanche.