Les sites religieux du Centre du Portugal, de Tomar à Fatima

En juillet dernier, je suis retournée dans une région que j’aime beaucoup, le Centre du Portugal, à l’occasion de la Festa dos Tabuleiros à Tomar, un fête religieuse unique dédiée au Saint-Esprit, qui n’a lieu que tous les quatre ans (et auquel j’ai dédié un article complet). Entre deux cortèges colorés, nous avons eu un peu de temps pour découvrir des endroits que je ne connaissais pas encore dans la région du Centre. Comme nous étions là pour une festivité religieuse, nos découvertes se sont cette fois-ci tournées vers les grands sites religieux du Centre du Portugal, dont pas moins de trois sont classés au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Après avoir notamment découvert le Centre du Portugal de façon gourmande, cet autre point de vue sur la région était vraiment complémentaire (je n’avais visité aucun de ces sites lors de mes deux précédents voyages dans la région).

Disclaimer : cet article a été écrit à la suite d’un voyage de presse avec Visit Portugal et Centro de Portugal. Mon opinion reste, comme d’habitude, entièrement indépendante. Cet article peut contenir des liens affiliés. En réservant via ceux-ci, vous ne payerez pas plus cher mais je toucherai une petite commission qui me permettra de continuer à développer ce blog.

Que vous soyez ou non croyants, les sites dont je vais vous parler dans cet article valent le détour, ne serait-ce que pour leur architecture et leur importance historique pour le Portugal – ce n’est pas pour rien qu’ils sont classés pour la plupart à l’UNESCO.

Les sites religieux classés à l’UNESCO

Nous avons visité trois sites religieux classés à l’UNESCO durant ce voyage : le Monastère de Batalha, le Monastère d’Alcobaça et le Couvent de l’Ordre du Christ à Tomar.

Le Monastère de Batalha

Nous avons commencé notre « tournée » des grands sites religieux du Centre du Portugal au Monastère de Batalha, chef d’œuvre de l’art gothique qui est classé à l’UNESCO. Le monastère fut édifié pour commémorer la victoire des portugais sur les castillans au 14ème siècle à la bataille d’Aljubarrota, pendant la guerre de succession du Portugal.

La construction s’est déroulée sur deux siècles, par intermittence : sept rois ont eu le temps de régner pendant celle-ci ! Au final, certaines parties n’ont jamais été terminées : à l’arrière du bâtiment principal, on peut visiter les chapelles inachevées. Celles-ci avaient à l’origine été commanditées pour accueillir les tombeaux des sept premiers rois du Portugal. Cependant, au cours de la construction, la préférence a été donnée au monastère de Jeronimos à Belem (Lisbonne) et la toiture ne fut jamais terminée : elles sont toujours à l’air libre aujourd’hui !

Plusieurs figures importantes de l’histoire portugaise sont tout de même enterrées dans les chapelles de l’église, notamment le roi João I, qui avait commandité la construction du bâtiment, ainsi que son fils Henri le Navigateur. Au matin, le jeu de lumière sur les vitraux dans les différentes chapelles était magnifique !

Le Monastère de Batalha est également devenu au fil du temps un symbole patriotique portugais. C’est pourquoi il a été choisi comme emplacement pour la tombe des deux Soldats Inconnus (rapatriés respectivement de Flandre et de l’Afrique portugaise), gardée par des soldats (on a pu assister à la relève de la garde du matin).

Vous pouvez réserver en ligne votre entrée pour le monastère.

Le Monastère d’Alcobaça

Nous avons également visité un autre monastère classé à l’UNESCO, qui est également l’une des plus grandes abbayes cisterciennes d’Europe !

L’Abbaye d’Alcobaça, onsidérée comme l’un des chefs d’œuvre de l’art gothique cistercien, fut fondée au 12ème siècle par le premier roi du Portugal Afonso 1er, pendant la période de la Reconquista, lorsque les portugais ont récupéré leur territoire et chassé les Maures. Pour marquer sa victoire à Santarém, le roi fit construire ce monastère pour l’ordre des Cisterciens. Les moines étant très proches des souverains portugais et bénéficiant de certains privilèges, le monastère devint très riche et puissant. Trois rois du Portugal y ont été enterrés : Alfonso II, Alfonso III et Pierre Ier.

Malheureusement, le Monastère d’Alcobaça fut pillé au 19ème siècle par les troupes de Napoléon, et il ne reste plus grand chose aujourd’hui de ses richesses passées. Mais il s’agit toujours aujourd’hui de la plus grande église ainsi que du plus grand cloître du Portugal ! Je vous conseille de visiter l’église en visite guidée. Cela vous permettra de découvrir une « pièce cachée » (ou en tout cas uniquement accessible quand on a la clé), qui vous rappellera peut-être le « Wall of Faces » de Game of Thrones : chaque portrait abrite en effet (ou abritait pour certains) une relique humaine (sang, membre ou autre).

On peut aussi visiter l’ancien réfectoire, différents cloîtres et, à ne pas manquer, l’ancienne cuisine du monastère avec son énorme cheminée. Le tout orné, bien sur, de magnifiques azulejos.

Et si vous avez un petit creux après la visite, sachez que les petits cafés sur la place du monastère servent de très bonnes pâtisseries locales !

Le Château de Tomar et le Couvent de l’Ordre du Christ

Puisque nous étions basé à Tomar (à l’Hotel dos Templarios), nous avons bien sur également visité le Château de Tomar, à l’intérieur duquel se trouve le Couvent de l’Ordre du Christ, qui est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le château domine la ville. Il est possible de le rejoindre en quelques minutes de montée raide depuis la ville, mais ça reste le moyen le plus rapide d’y accéder. Et puis, c’est moins haut que ça en a l’air d’en bas !

Le château de Tomar a été construit par l’Ordre des Templiers au 12ème, durant la période de Reconquista. Il fut donc à l’origine le siège de l’ordre au Portugal. Lorsque l’ordre du Temple est dissout au 14ème siècle, les Templiers portugais deviennent sous l’ordre du roi les Chevaliers de l’Ordre du Christ. L’un des grands maîtres était Henri le Navigateur (celui qui est enterré à Batalha), qui favorisa les expéditions portugaises pendant la période des Grandes Découvertes. Finalement, l’ordre fut démilitarisé au 16ème siècle.

On retrouve dans cet énorme complexe (on s’y perdrait presque !) tous les styles architecturaux portugais du 12ème au 17ème siècle, avec une importance particulière du style manuélin. Les Azulejos datent aussi de plein d’époques différentes, ça permet de bien voir leur évolution au fil des époques.

Je vous conseille également de faire un tour à l’Aqueduc des Pegões, qui alimentait en eau le couvent et château de Tomar. L’accès est ouvert, il est donc possible de se balader au sommet de celui-ci si vous n’avez pas peur du vide… Je n’ai fait qu’un petit bout, mais la vue en valait la peine !

Le Centre du Portugal entre églises, plages et châteaux

Outre ces trois sites classés à l’UNESCO, nous avons également fait d’autres sympathiques découvertes dans la région du Centre, entre églises, plages et châteaux.

Fatima, le Lourdes portugais

Fatima est le grand lieu de pèlerinage au Portugal, un peu comme Lourdes en France. Tout commença en 1917, lorsque trois jeunes bergers ont été témoins durant plusieurs mois d’apparitions de la Vierge. Le 13 octobre 1917, ils rassemblent plusieurs milliers de personnes à Fatima pour leur montrer cette apparition, et ceux-ci auraient assisté au « miracle du soleil » (le soleil tournait sur lui-même).

Suite à ces apparitions, le sanctuaire de Notre-Dame de Fatima fut créé. Il est depuis devenu l’un des grands lieux de pèlerinage catholique. La destination des pélerins est la Cova, une grande esplanade sur laquelle se trouve la Chapelle des apparitions (là où auraient eu lieu les apparitions), la basilique de Notre-Dame du Rosaire (où se trouvent les tombes des bergers) et la Basilique de la Sainte Trinité. Il s’agit ici de l’histoire récente du Portugal, et l’endroit est vraiment très touristique, mais si vous êtes dans le coin, allez y jeter un œil.

A quelques kilomètres de Fatima, dans le petit village d’Aljustrel, il est également possible de visiter les Casas dos Pastorinhos, les petites maisons où sont nés les trois bergers.

Nous avons également fait un tour à l‘église paroissiale de Fatima, où ont été baptisés les trois bergers et où l’un d’eux aurait eu une apparition également.

Pour l’anecdote, le nom de Fatima vient de l’arabe, et renvoie à une jeune fille appelée Fatima qui fut capturée par les chrétiens durant la Reconquista, convertie au catholicisme et mariée de force au comte d’Ourem…

Si vous n’êtes pas motorisés, il est possible de visiter Fatima en excursion organisée depuis Lisbonne ou depuis Porto.

Ourém, le petit Obidos

La même Fatima, après son mariage au comte d’Ourem, pris le nom d’Oureana. La ville d’Ourém lui doit donc également son nom !

Ourém, avec ses maisons blanches, est un village médiéval très photogénique, situé au sommet d’une colline, et entouré de remparts. On compare parfois Ourém à un petit Obidos. Le château d’Ourém, qui domine le village, n’était pas ouvert lors de notre visite.

On y trouve aussi une très belle pousada, la Pousada Conde de Ourém. Une de mes lectrices m’a confirmé qu’il était très agréable d’y séjourner !

Nazaré et l’Estrada Atlantica

Nous avons aussi été faire du vélo le long de l’Estrada Atlantica, une longue piste cyclable qui longe l’océan Atlantique entre Pombal et Caldas da Rainha. Avec ses 74 km de long, c’est la plus longue piste cyclable du Portugal.

Nous sommes partis de Nazaré, une ville côtière qui doit son nom à Nazareth. Une statue de la Vierge aurait été ramenée par un moine au 4ème siècle depuis Nazareth. Celle-ci fut d’abord amenée dans un monastère près de Mérida en Espagne, avant d’être transférée à Nazaré au 8ème siècle par un autre moine, accompagné du roi Wisigoth Roderic, dans une petite grotte sur la falaise où vécut le moine.

Le Sanctuaire de Notre Dame de Nazaré fut construit au 14ème pour commémorer un autre miracle de la Vierge Marie. Le « miracle » étant ancien, on parle plutôt ici de la « légende de Nazaré ».

Selon cette légende, au 12ème siècle, la Vierge Marie aurait sauvé la vie d’un chevalier portugais (peut-être un Templier) qui chassait un cerf. A cause du brouillard, il n’a pas vu le bord de la falaise. Le cerf a sauté dans le vie et son cheval allait le suivre. Le chevalier invoqua la Vierge Marie, qui permis au cheval de s’arrêt d’un trait et sauva ainsi la vie du chevalier ! Après ce miracle, la petite grotte où se trouvait la statue de la Vierge dont je vous parlais juste avant fut transformée en chapelle. A côté de cette chapelle, on dit qu’on peut toujours voir aujourd’hui la trace du sabot du cheval dans la roche…

Nous avons ensuite suivi la côte jusque la Paredes da Vitoria, avant de finir la balade à São Pedro de Moel où nous avons mangé au Ristorante Estrela do Mar un délicieux riz aux fruits de mer (arroz de marisco) avec une vue magnifique sur l’océan !

Mon coup de cœur restaurant : Flor de Sal

Je termine cet article avec une super adresse découverte durant ce voyage, le restaurant Flor de Sal, perdu dans un petit village vraiment pas touristique, Entroncamento. Mais quelle belle surprise en passant la porte. Outre la décoration vraiment sympa, dans un style vintage, les plats (et notamment le poulpe) étaient divins ! Ce fut mon restaurant coup de cœur de ce voyage au Portugal.

 

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