Depuis quelques semaines, je suis l’heureuse locataire d’une parcelle de potager dans une « ferme urbaine » qui a pris place sur le toit du magasin Caméléon à Woluwé. Un petit bout de campagne à la ville que je fréquente depuis lors de manière hebdomadaire, et avec de plus en plus de plaisir je dois dire. Cette belle initiative urbaine, on la doit à Peas & Love, qui a déjà plusieurs « fermes » urbaines, composées de potagers verticaux, à Bruxelles, Lasne et Paris. La ferme Peas&Love est leur première ferme, installée depuis le printemps 2017, il y a donc seulement un peu plus d’un an de ça, et s’étend sur 100 mètres carré (divisés en parcelles individuels et en espaces communs pour venir compléter sa récolte).
Pendant un an, je vais ainsi pouvoir profiter de plantes aromatiques, légumes et fruits frais, de saison, et « made in Brussels », le tout sans les inconvénients du jardinage puisque, en plus de tout, Mathias, ingénieur agronome, et son équipe de « community farmers » de Peas & Love gère l’entretien des parcelles, et les locataires ne doivent s’y rendre que pour récolter (ou plus si affinité !). Et ça, pour une fille comme moi qui n’arrive même pas à faire vivre un cactus, c’était bien nécessaire…
Durant cette année, je vais donc partager avec vous mon expérience de « urban farmer » ici et sur mes réseaux sociaux (vous pouvez déjà retrouver mes visites au potager en stories à la une sur mon Instagram @augoutdemma par exemple). Dans ce premier article, je voulais vous expliquer le concept plus en détails et vous parler de mon expérience pendant ces premières semaines d’urban farmer.
Peas & Love en pratique
En pratique, devenir un urban farmer chez Peas & Love est très simple ! Il vous suffit de vous inscrire sur leur site internet, de choisir votre ferme, votre nombre de parcelles et de choisir votre abonnement, sur 1 an ou sur 3 ans. Il est possible de s’inscrire pour une année jusqu’au 30 juin (l’année prend fin le 30 avril). Une parcelle est bien suffisante pour nourrir deux personnes, d’autant plus que, comme je vous le disais, vous pouvez au besoin compléter votre récolte par les productions des espaces communs (les bacs à l’horizontale, alors que les parcelles sont essentiellement à la verticale). Une parcelle coûte 38€ par mois avec un abonnement d’un an, ou 34€ par mois avec un abonnement de 3 ans (avec un apport de 100€ supplémentaire la première année seulement). Le prix par semaine n’est au final pas si élevé que ça, mais on en rediscutera un peu plus bas.
Vous devez ensuite prendre rendez-vous avec votre Community Farmer pour sélectionner votre parcelle de potager. C’est à ce moment-là qu’il vous expliquera le fonctionnement pratique de votre ferme (horaires, les règles de visite, un bref aperçu des plantes,…). Bien évidemment, si vous êtes comme moi il vous faudra plus d’une fois pour retenir le nom de toutes les plantes et encore plus comment les récolter (couper quelques feuilles? couper tout? laisser pousser encore?), mais il y a toujours quelqu’un pour répondre à vos questions en cas de besoin.
Pour vous faciliter encore plus les choses, et surtout vous inspirer, vous recevrez également à votre inscription le livre de Catherine Kluger, « Peas & Love : du potager urbain à l’assiette en 80 recettes super nature », qui aborde la philosophie de ces potagers urbains, vous donne un bel aperçu de la saisonnalité des légumes qui s’y cultivent, et surtout vous donne plein de bonnes recettes pour les cuisiner une fois récoltés, et des astuces pour les conserver plus longtemps. A côté ça, le « kit de bienvenue » se constitue également d’un énorme sac réutilisable pour les récoltes (très pratique), d’un badge d’accès (à Woluwé, l’accès se fait via les escaliers du parking de Caméléon). Bref, je me suis directement sentie à l’aise et bien encadrée.
Vient ensuite le temps de la récolte ! Entre avril et octobre, on vous conseille de venir une fois par semaine, puis toutes les deux semaines le reste de l’année. Un email hebdomadaire et des alertes via l’appli Peas & Love vous permettent de savoir quand il faut vraiment venir récolter. Des ciseaux et des petits sacs en cartons sont à votre disposition, mais on vous conseille quand même de venir avec vos propres contenants.
Et pour ceux qui ont envie de participer à la vie de la ferme urbaine, des ateliers et formations sont régulièrement organisées par l’équipe : vous pouvez par exemple suivre un atelier de cuisine pour apprendre à cuisiner avec les produits du potager, apprendre à gérer les insectes, participer à des ateliers de plantation, etc etc. Etant donné mon emploi du temps ces dernières semaines, je n’ai participé qu’à un seul atelier de cuisine jusqu’à présent, mais j’espère avoir plus de temps pour m’investir un peu plus par la suite ! C’est vraiment la façon parfaite d’en apprendre plus sur le jardinage et les produits locaux.
Les avantages et les inconvénients du concept Peas & Love – mon avis après 1 mois
Cela fait presque 1 mois que je suis devenue urban farmer, et je n’ai donc pas encore énormément de recul, mais voici déjà les principaux avantages et inconvénients du concept Peas & Love, suivant mon expérience actuelle. En fin d’année, je referai un bilan et je corrigerai peut-être certains de ces points en fonction de mon expérience pendant le reste de l’année.
Les avantages
- Le jardinage sans les inconvénients : bbien évidemment, le plus gros avantage est que vous avez vos légumes « maison » sans devoir gérer votre potager vous même. Il faut simplement venir récolter, il n’y a donc que le côté le plus sympa du jardinage qui est pour vous ! En plus, votre parcelle est refournie régulièrement (par exemple, on vous repique des salades si vous les prenez) et les plantations de légumes changent régulièrement aussi, vous avez donc beaucoup plus de légumes sur une saison que si vous gériez ça tout seul dans votre jardin.
- Apprivoiser les produits de saison : ce qui me plait beaucoup également, c’est que je découvre plein d’herbes aromatiques, certaines variétés de légumes que je ne connaissais même pas. C’est bête, mais je ne savais même pas à quoi ressemblait un brocoli avant récolte, et encore moins à quoi ressemblait de l’ail par exemple… Il m’a fallu longtemps pour le reconnaître, celui-là ! N’ayant jamais vraiment jardiné, je n’en connaissais que la version commercialisée. J’apprend donc beaucoup de choses au fil des semaines, que ce soit sur les produits, leur saisonnalité, et la manière de les récolter. C’est au final ce que je préfère dans l’expérience !
- Cuisiner de nouvelles recettes : récolter des légumes de saison amène aussi à expérimenter de nouvelles recettes en cuisine, qu’elles soient ou non dans le livre de recettes fourni. J’ai ainsi réalisé pour la première fois de ma vie un velouté de cerfeuil (qui était ma soupe préférée étant petite, j’étais donc super fière), ou encore un bouillon asiatique au pak choi que j’ai déjà refait plusieurs fois tellement c’était bon !
- Un potager connecté : votre espace membre vous permet de connaître en direct ou presque l’état de votre potager, on y retrouve la liste des légumes à récolter, ou ceux qui sont bientôt prêts, on peut suivre ce qui se passe dans le potager et les interventions qui ont été faites sur votre parcelle, on peut suivre l’agenda des animations, poser des questions directement au community farmer,… Bref, un côté connecté très appréciable pour les gens qui comme moi n’ont pas beaucoup le temps !
- La petite escapade du weekend: avec le comptoir Caméléon juste en dessous, on peut allier jardinage, shopping et petite pause gourmande – quoi de mieux pour une petite après-midi tranquille. J’ai découvert par la même occasion Caméléon, qui propose une belle sélection de marques à prix réduits, c’est vraiment sympa !
- Améliorer son mode de vie: enfin, de manière plus générale, participer à un tel projet encourage à adopter une alimentation positive, plus locale, de saison, diversifiée… je me laisse moins tenter par de « mauvaises » choses puisque j’ai tout un stock de bons légumes à écouler dans mon frigo ! Le contact avec la nature via le potager contribue aussi à améliorer sa qualité de vie, tout en faisant un geste vert pour la ville, puisque l’écosystème qui se développe dans le potager encourage la biodiversité et améliore la qualité de l’air, notamment.
Les inconvénients
- Le coût : je sais que c’est cet aspect qui pourrait freiner la plupart d’entre vous. Mais au final, 38€ (ou 34€) par mois, qu’est-ce que c’est? Le coût par semaine est minime pour des légumes bio et locaux, d’autant plus que ça vous permet de soutenir un beau projet. Si on prend donc le projet dans sa totalité, le coût est pour moi tout à fait correct. Si l’on fait une comparaison avec les produits de grande distribution, on peut encore s’y retrouver à condition d’avoir une bonne récolte mais il y a une telle implication personnelle nécessaire que je ne pense pas que cette comparaison soit la plus judicieuse de toute manière. Le plaisir, c’est réellement de dire : « ce sont mes légumes, et ils ont poussé sur un toit à Bruxelles ! »
- L’implication personnelle : car en effet, un concept comme celui de Peas & Love demande une implication personnelle importante, et la réussite de votre année d’urban farmer dépend essentiellement de celle-ci. Même si vous ne devez pas jardiner et vous occuper de la gestion quotidienne du potager, il faut venir récolter régulièrement, se déplacer, conserver les légumes, les cuisiner (on se retrouve parfois avec beaucoup de légumes identiques pendant plusieurs semaines)… Bref, à nouveau, cela fait partie du concept et il faut l’accepter comme tel.
- La saisonnalité et la nature : on en vient ainsi à mon dernier point « négatif », c’est-à-dire la saisonnalité et le côté un peu imprévisible malgré tout des récoltes. Notre parcelle n’a pas donné de brocoli ni de chou pointu, alors que toutes celles d’à côté, oui. Ca arrive, c’est la nature. On arrive à compenser en complétant la récolte dans les parties communes, mais on y trouve pas toujours tout (je pense donc que le brocoli, ça va être foutu pour nous, par exemple…). Et puis ça fait 3 semaines qu’on mange du chou kalé 3 fois par semaine. Et je commence un peu à être à court de recette ! C’est ce qui m’avait fait abandonner les paniers de légumes il y a quelques années (trop de quantité des mêmes légumes saisonniers qui poussent le plus facilement), mais je pense que le concept qu’il y a autour permet de se motiver, avec les ateliers de cuisine, le contact avec le reste de la communauté, etc.
Bref, j’espère que ce premier aperçu vous donnera l’envie d’en découvrir plus ! Si vous voulez participer à cette aventure et devenir voisins de potager, n’oubliez pas que vous pouvez encore vous inscrire jusqu’au 30 juin, les parcelles en attente de propriétaires sont remplies de légumes qui n’attendent que vous !
Plus d’infos : peasandlove.com
Je remercie Peas & Love pour la parcelle offerte afin de pouvoir tester leurs services pendant un an.
Très intéressant (surtout s’il y a aussi à Paris) ! Dans mes rêves, je me lancerais bien dans la perméaculture, mais dans la réalité, je n’ai ni la main verte ni de jardin ^^ (je peine à faire vivre les cactus et je n’ai jamais réussi à faire pousser des herbes aromatiques sans les oublier bref…). Du coup si quelqu’un peut cuisiner à ma place bah c’est plutôt cool. Sinon pour le prix, ça me semble pas excessif surtout quand je vois ce que je dépense chaque semaine au producteur de légumes que l’on a au marché (après l’avantage c’est de choisir ce que l’on veut chaque semaine)
Est ce que l’on sait si le potager est cultivé de manière biologique ?
Oui, je trouve aussi que c’est intéressant surtout quand on a pas la main verte, je connais ahah !
Sinon, oui c’est cultivé de manière bio, si j’ai bien compris ils ne peuvent juste pas parler de bio car pour être bio ça doit être cultivé à même le sol, les jardins verticaux ne sont donc pas « bio »…