Erg Chigaga : le côté authentique du désert du Sahara marocain

Après une première nuit dans le désert du Sahara à Merzouga, nous rejoignons après cinq longues heures de route une partie plus authentique et moins touristique de celui-ci, le Erg Chigaga. C’est ici que se trouvent les plus hautes dunes du Maroc. Mais on peut dire que celles-ci se méritent ! Dans cet article, je vous raconte notre longue traversée du désert pour passer une nuit dans un bivouac familial en plein milieu du désert. Une expérience bien différente de Merzouga, mais tout aussi impressionnante… 

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D’un erg à l’autre

Quand on s’imagine le désert du Sahara, on pense directement à des dunes de sable à perte de vue. Mais en réalité, ça, se sont les « ergs ». Et s’il y en a plusieurs au Maroc, pour passer d’un erg à l’autre, il faut parfois rouler des heures ! Entre les deux, les paysages restent désertiques, mais sont bien plus plats. La route n’en reste pas moins plaisante, il faut juste rester bien concentrés face à une route qui semble parfois ne plus en finir. Encore une fois, ça rappelle un peu l’ouest américain ! 

Pour couper ces cinq heures de route, nous décidons de nous arrêter en chemin dans un petit village. Notre choix se porte sur un petit restaurant local, l’Etoile du Sud, qui se vante d’avoir les meilleures frites du Maroc. En bons belges, nous étions évidemment intrigués ! Bon, ça ne valait pas les frites belges, mais on salue l’effort ! 

Au bout du chemin : Tagounite et m’Hamid, portes d’entrée de l’Erg Chigaga

L’accès aux dunes de l’Erg Chigaga nécessite de transiter par Tagounite ou m’Hamid, là où la route se termine. Après, il vous faudra encore rouler en 4×4 dans le désert pendant plusieurs heures pour enfin atteindre la plus belle zone de dunes… là où celles-ci se trouvent bien plus près de la route à Merzouga. On comprend donc facilement pourquoi cette zone-ci est beaucoup moins fréquentée. Elle se mérite encore plus !

Ici, les camps et bivouacs dans le désert sont aussi bien plus espacés les uns des autres, et très peu se trouvent à proximité directe de la route. Comme nous voulions être vraiment immergés et à proximité des plus hautes dunes, nous avions choisi l’un des campements les plus éloignés, le Bivouac Erg Chigaga Nomademoi.

Sur papier, deux heures de 4×4 pour y arriver depuis Tagounite – en réalité presque trois heures. Heureusement, comme la plupart des camps, on vient vous chercher (en jeep, ou en dromadaire pour les camps plus proches). Nous avions donc décidé d’une heure de rendez-vous pour retrouver le chauffeur du camp, après avoir laissé notre voiture de location à Tagounite (toutes les instructions vous sont envoyées après la réservation, c’était plutôt bien organisé). 

Vu la distance à couvrir, ces transferts sont toujours à payer en supplément par rapport au prix du camp pour la nuit. Comme nous avions un des plus longs trajets, nous avons payé sur place 1000 DH pour le transfert aller-retour – vu le petit prix de la nuit en demi-pension, cela restait un bon prix total pour une telle expérience hors des sentiers battus (libre à vous de choisir un camp plus proche de la route, mais ça ne sera pas la même expérience).

Notre chauffeur nous a mis tout de suite dans l’ambiance en nous passant sa playlist animée de musique berbère « moderne ». Ça a fait passer plus vite le trajet ! Et heureusement que nous avions un chauffeur avec de l’expérience, car certaines parties des dunes ne sont pas si faciles que ça à passer. Nous avons d’ailleurs bien failli nous ensabler à un moment…

Malgré la longue route pour y accéder depuis Merzouga (5 heures sur du bitumes + quasiment 3 heures en jeep dans le désert), tout cela donne aussi un côté beaucoup plus « aventure » (là où Merzouga joue plutôt sur le côté luxe et facile d’accès de ses camps).

N.B. Il faut tout de même noter que, comme à Merzouga, il y a tout de même quelques options en « dur » et plus « luxueuses » à proximité de m’Hamid : par exemple le Riad Sbai, l’hôtel Chez Le Pacha, ou la Kasbah Azalay.

Une nuit dans le désert au Bivouac Nomademoi

Enfin, les grandes dunes sont en vue et aux pieds de celles-ci, nous découvrons notre charmant campement pour la nuit : le Bivouac Nomademoi. Je cherchais un camp bien situé par rapport aux dunes, mais aussi pas trop grand et avec du charme : celui-ci a répondu à toutes mes attentes ! 

Nous avons dormi dans une tente confortable, avec plein de couvertures (et même des bouillottes) pour affronter les nuits bien fraîches de l’hiver marocain. Ici, les douches et les toilettes se trouvent dans un bâtiment séparé. Pour une nuit, ça ne pose pas trop de problème. Et puis pour la petite anecdote, ce camp possède également l’un des rares « chats du désert », qui reste en permanence au camp ! Nous étions donc en bonne compagnie.

Voir plus de photos et les tarifs actuels ici.

Pas de bol par contre : nous y avons séjourné le seul jour nuageux de ce voyage. Pas grave, nous en avons quand même bien profité ! Après pas mal d’hésitations, on a accepté leur proposition de faire un tour en dromadaire au coucher du soleil (150 DH par personne). Il faut dire qu’ils sont loin d’être exploités ici : Mimoune et son compère dont j’ai oublié le nom ont juste fait une petite heure de balade avec nous avant de pouvoir vaquer à leurs occupations dans le désert tout le reste de la journée.

Nous nous sommes retrouvés seuls au monde dans les plus hautes dunes du Maroc, encore un moment assez fou…

À notre retour, un bon repas (compris dans le prix de la nuitée) nous attendait au camp. C’était d’ailleurs l’un des plus copieux de ce voyage ! Une fois rassasiés, nous avons terminé la journée autour du feu de camp central, où toute la famille qui s’occupe du camp nous a joué de la musique et des chants berbères. C’était un très bon moment authentique, et pas du tout un « spectacle pour touristes » comme c’est parfois le cas. Exactement ce que je cherchais ici ! 

Le lendemain matin, après avoir observé le lever du soleil puis mangé un bon petit-déjeuner, nous avons retrouvé notre chauffeur pour la route retour.

Pour varier un peu les plaisirs, celui-ci a cette fois pris un chemin un peu différent pour rentrer, et nous sommes cette fois-ci passés par une oasis, où nous nous sommes brièvement arrêtés. Non loin de là, on a aussi eu la chance de pouvoir observer quelques oryx sauvages.

De retour à Tagounite, nous avons profité d’être dans la région des dattes pour en faire le plein. Grâce à notre chauffeur qui nous a gentiment aidé à en acheter (à notre demande), nous avons pu en acheter au vrai prix local en ville.

À présent, c’est l’heure de laisser le désert derrière nous pour poursuivre notre roadtrip marocain en direction de la Vallée du Draa ! 

Texte et photos : Emmanuelle Hubert et Kevin Berger

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