Vous rêvez d’un roadtrip en Namibie ? Cette année, nous avons fait un voyage de rêve dans ce pays africain très populaire en ce moment. Mais si dans l’ensemble, la Namibie réserve plutôt de bonnes surprises, elle peut en réserver également quelques mauvaises si on ne prépare pas bien son séjour. Dans cet article, je partage avec vous toutes les choses à savoir avant de conduire en Namibie, et tous mes conseils pour bien préparer votre roadtrip namibien. Est-ce dangereux ? Faut-il un 4×4 ou pas ? Quel est l’état des routes ? Quelle compagnie de location choisir ? Je vous dis tout sur la conduite en Namibie dans ce premier article pratique, qui sera suivi d’une série d’articles plus détaillés sur chacune des étapes de ce voyage.
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La Namibie : avec ou sans chauffeur ?
Pour commencer, voici les différentes options de transport qui s’offrent à vous pour un roadtrip en Namibie. La suite de cet article vous donnera plus de détails pratiques pour mieux vous aider à faire votre choix !
Conduire et organiser son voyage entièrement par soi-même
C’est un fait : en 2024, l’Afrique fait encore « peur » à beaucoup de touristes. Ce que j’ai remarqué en parlant à différentes personnes durant ce voyage, c’est que la plupart avaient choisi la Namibie pour sa sécurité, mais malgré tout avaient très peur de ce qui les attendait une fois sur place !
Pourtant, ceux qui ont déjà été en Afrique le savent surement : la Namibie est l’un des pays les plus « accessibles » du continent, non pas financièrement (ça, c’est une toute autre histoire, et les petits budgets feraient mieux de privilgier l’Afrique du Sud), mais le pays ne présente aucune difficulté particulière pour y voyager sans guide ou sans chauffeur, à quelques conditions :
- être un conducteur qui n’a pas peur des longues distances (et bien prendre en compte les temps de trajet en planifiant votre itinéraire)
- savoir conduire sans stress sur des routes non bitumées (en relativement bon état pour la plupart)
- et surtout être équipé de la bonne voiture.
On reviendra sur ces différents points plus bas ! Personnellement, c’est Monsieur qui a conduit et nous avions réservé l’entiereté de notre voyage (vols, voiture de location et hébergement en lodges) par nous-mêmes, et tout s’est très bien passé sur place.
Voyager en autonomie, mais via une agence
Si vous n’êtes pas sur d’assurer sur un de ces points, alors passer par une agence peut se justifier malgré tout. Même si pour moi, il vaut mieux éviter les gros tours organisés en Namibie (franchement, ça ne s’y prête pas, surtout pour l’observation animalière), beaucoup d’agences vont vous proposer des tours en autonomie, ce qui vous laissera un minimum de liberté, mais où tout ce qui est hébergement et transport sera réglé pour vous.
Par exemple, l’agence TravelBase (spécialisée dans les voyages nature & aventure) propose une formule pratique et abordable, Namibia Nomads, avec logement en 4×4 avec tente sur le toit (une option très populaire en Namibie !). Toutes les réservations (voiture et campings) sont faites pour vous, mais vous êtes libres de passer vos journées comme bon vous semble. Sachant que le camping sauvage est interdit en Namibie et que les campings sont souvent plus difficiles à réserver par soi-même que les lodges, cela peut être bon compromis pour un voyage à budget modéré (cela ne reste bien sûr pas aussi confortable que les lodges, mais ce n’est pas le même budget non plus).
Voyager avec un guide et/ou chauffeur
Si vous avez le budget, avoir un guide avec vous durant tout le voyage peut être sympa, surtout pour la partie safari à Etosha, mais ce n’est pas essentiel. Pour limiter les frais, vous pouvez très bien, comme nous l’avons fait, uniquement réserver certaines excursions avec guide aux endroits où ça a le plus de sens. On peut citer par exemple notre excursion d’un jour à Walvis Bay, puisque Sandwich Harbour n’est accessible qu’avec un guide, ou le tour pour voir les éléphants du désert au Brandberg (via le White Lady Lodge), quasi impossible à trouver par soi-même sinon.
Si vous êtes intéressé par un tour avec guide et/ou chauffeur, je vous recommande d’aller jeter un oeil au site SafariBookings, qui regroupe une grande série de prestataires, ce qui vous permettra de comparer les offres et les prix (les demandes de devis sont gratuites).
Quel permis de conduire faut-il pour la Namibie ?
Si vous décidez de conduire en Namibie vous-même, sachez qu’il faut en théorie un permis de conduire international pour la Namibie. Celui-ci doit se demander auprès de votre commune/mairie. A Bruxelles, c’est assez rapide à faire faire, ça coûte autour des 100€ (je crois que ça peut varier un peu d’une commune à l’autre) et ça reste valable 2 ans.
Cependant, beaucoup de touristes choisissent de se rendre en Namibie seulement avec leur permis de conduire classique (un permis de conduire français ou un permis de conduire belge, par exemple). Dans la pratique, le permis international est très peu voire pas du tout demandé, à part si vous tombez sur des policiers qui veulent faire du zèle (le risque est plus faible qu’en Afrique du Sud, mais le risque zéro n’existe dans aucun pays). Notre loueur de voiture, lui, n’a même pas demandé à voir notre permis international, il a juste fait une copie du permis belge.
L’état des routes en Namibie : de l’autoroute aux pistes
Nous avions lu partout que rouler en 4×4 était indispensable en Namibie. Je dois bien l’avouer, j’ai longuement hésité à en réserver un (ce n’est clairement pas du tout le même budget qu’une voiture classique !). En plus, les routes bitumées des environs de Windhoek sont en si bon état que l’on se demande d’abord si on a vraiment fait le bon choix ! Mais croyez-moi, en quelques jours, on comprend vite pourquoi 95% des voitures sur les routes namibiennes sont des SUV et des jeeps !
Pour résumer, les routes de Namibie sont organisées de la manière suivante:
- A1: c’est l’unique autoroute du pays (encore partiellement en construction)
- B1: la route principale du pays qui le traverse du Nord au Sud
- B2-15: l’équivalent des nationales françaises, goudronnées
- CXX: les routes secondaires. Un mix de routes goudronnées et de pistes en gravier ou terre. Il n’est pas rare que la jonction avec la route principale soit goudronnée pour devenir une piste par la suite.
- DXXX: les petites routes provinciales, souvent en terre. À éviter s’il y a une alternative.
Ce qu’il faut donc bien comprendre, c’est qu’il y a en Namibie une énorme différence entre les routes principales et les routes secondaires au niveau de la conduite.
Les routes goudronnées sont en bon état, même très bon état en ce qui concerne la B1. Il est donc possible de couvrir de grandes distances de manière confortable. Rien à voir avec l’idée qu’on se fait des routes africaines…
Mais il n’empêche, ce sont quand même les pistes qui représentent la majorité des axes routiers. Leur qualité est plus variable, passant de pistes bien entretenues, plates et rectilignes où l’on peut rouler à 70-80km/h, aux pistes en terre remplies de bosses et de cailloux. Le plus important ici étant d’avoir une voiture appropriée et d’adapter sa vitesse aux conditions de la piste.
Exemple : le type de routes sur notre itinéraire
Malheureusement, pour effectuer l’itinéraire touristique « classique », et notamment pour passer par les dunes de Sossusvlei, ou pour aller dans pas mal de lodges, vous ne pourrez pas éviter les pistes non bitumées. Pour vous donner une idée de ce qui vous attend, voici un petit résumé du type de routes que nous avons eu sur notre itinéraire :
- Etape 1 – de Windhoek au Kalahari : excellente route bitumée, mis à part la courte piste dans le sable pour arriver à notre lodge (Bagatelle Kalahari Game Ranch) – sur place, leur réserve ne se visite dans tous les cas qu’avec un guide (nous y avons fait plusieurs activités)
- Etape 2 – du Kalahari à Sesriem/Sossusvlei : fini le bitume, ce ne sont que des pistes jusqu’à Sesriem. Il y a pas mal de choix de routes (et beaucoup de routes scéniques), la plupart sont en relativement bon état. La seule partie délicate est la piste de sable à la fin du parc à Sossusvlei, pour aller jusqu’à Deadvlei. Là, c’est vraiment chaud (c’est d’ailleurs une piste autourisée seulement pour les 4×4). Mais normalement, vous pouvez prendre un transfert (en supplément) en gros tracteur si vous hésitez (je dis normalement car nous n’en avons vu aucun partir lorsque nous y étions !). La piste vers le Sesriem Canyon est également dans un état catastrophique pour le moment (impossible sans toucher le bas de caisse dans une voiture normale). Notre premier hébergement (Elegant Desert Camp) était très isolé au bout d’une petite piste, le second (Desert Quiver Camp) était juste à côté du petit tronçon de route bitumée qui mène à l’entrée principale du parc.
- Etape 3 – De Sesriem à la côte (Walvis Bay/Swakopmund) : globalement de bonnes grandes pistes (mais très rectiligne, il faut rester bien concentré), et on retrouve le bitume avant l’arrivée à Walvis Bay. Entre Walvis Bay et Swakopmund, la route est assez fréquentée et bien bitumée (attention au contrôle routier au milieu). C’est l’une des seules routes que vous pouvez envisager d’emprunter la nuit, en faisant un peu attention (et ça reste très désagréable à rouler). Ce sont des grandes villes, tous les hébergements y sont facilement accessibles.
- Etape 4 – De la côte à Etosha via le Damaraland : pour rejoindre Etosha, on traverse la région très sauvage du Damaraland. Une fois que l’on quitte la B2, la grand route, on retombe sur des pistes. Toutes celles que nous avons prises étaient en bon état jusqu’à Uis. Toutes les pistes entre Uis et la Ugab River sont par contre assez infernales (pas les plus compliquées mais très désagréables à conduire). Attention, pour rejoindre les principales attractions du Brandberg (White Lady Painting, White Lady Lodge pour les éléphants), c’est de la piste assez rude également. Ca s’améliore petit à petit jusqu’au croisement avec la C39, qui est bitumée, comme toutes les routes principales qui mènent à Etosha. Une fois passé l’entrée du parc par contre, ce ne sont plus que des pistes, qui sont actuellement en assez mauvais état (à nouveau, plus désagréable que dangereux). Les pistes pour rejoindre les hébergements de la réserve privée d’Onguma, où nous avons aussi passé 2 nuits (au Onguma Forest Camp) sont mieux entretenues. Notre dernière nuit au Zuri.camp (dans une ferme) se méritait un peu, mais la piste était très courte.
- Etape 5 – d’Etosha à Windhoek via le Waterberg et Okonjima : on finit avec de très belles routes pour rentrer jusqu’à Windhoek, mis à part les pistes menant vers nos hébergements, surtout la route vers le Plateau Lodge du Waterberg Wilderness qui était vraiment très raide (rare en Namibie). La piste vers Okonjima est quand à elle très longue, mais pas difficile du tout.
Quelle voiture de location choisir en Namibie ?
Comme mentionné plus haut, la majorité des touristes optent pour un 4×4. C’était également notre choix pour des raisons de confort, de flexibilité et pour limiter le risque de panne, crevaison ou ensablement.
Réserver via un intermédiaire pour l’assurance sans franchise
Nous avons loué notre 4×4 via un site classique de location de voiture, qui en Namibie proposent moins de choix, mais qui étonnemment se révèlent souvent plus abordables que les spécialistes de la location de 4×4 (ces sites généralistes ne proposent par contre pas de tentes sur le toit).
Lors de notre voyage, les tarifs les moins chers étaient via BSP Auto auprès du loueur Europcar (totalement charmants aussi bien en ville qu’à l’aéroport, c’est rare !). C’était la première fois que nous réservions via BSP Auto et tout s’est très bien passé. En général, on réserve plutôt via Rentalcars.com, qui a aussi quelques modèles de 4×4 de disponibles via ses différents prestataires au départ de Windhoek.
Nous n’avons pas eu le choix du modèle (Toyota Hilux, un peu grand pour deux personnes). Si vous souhaitez un 4×4 plus petit et économique, le Suzuki Jimny peut-être une bonne option.
Dans tous les cas, je vous recommande absolument de prendre l’assurance sans franchise (à nouveau beaucoup moins cher en passant via un intermédiaire tels que ces sites). Les éclats de verre et les dégâts au dessous de caisse sont en particulier un risque à prendre en considération sur les pistes. Sans franchise, pas de stress avec ça !
Jeep ou non : une différence de vitesse et de confort
Le mode 4×4 nous a rarement été utile, en revanche le mode AWD était activé dès que l’on était sur une piste.
Ceci dit, la majorité des pistes du circuit touristique sont praticables avec une voiture classique (si possible surélevée). À condition d’adapter drastiquement sa vitesse (plutôt 50km/h que 80km/h) et d’être extrêmement attentif pour éviter les dérapages, rochers qui saillent et creux de la route. Sinon ce sera la crevaison assurée, ou des dégâts potentiels à la voiture.
Les quelques trajets que l’on n’aurait pas su faire sans une voiture 4×4 sont les suivants :
- la piste qui mène à Deadvlei (en principe une navette fait l’aller-retour même si elle ne semblait pas fonctionner lorsqu’on y était en mai-juin)
- les pistes dans les rivières autour du Brandberg pour chercher les éléphants du désert.
Si vous optez pour une voiture classique, ma recommandation serait de maximiser les routes goudronnées et d’éviter les pistes lorsque vous le pouvez pour ne pas exploser vos temps de trajet. Une voiture classique sur notre itinéraire nous aurait fait passer la quasi entiereté de nos journées sur la route, ça aurait été beaucoup moins agréable…
Mes conseils pour une prise en charge sans problème
Prévoyez large pour la prise en charge d’un 4×4 ! On nous a même fait regarder un film avec le code de la route et tous les conseils de conduite. Tant mieux, mais au total cela nous a quasiment pris 2 heures. On avait aussi BEAUCOUP de questions et l’équipe d’Europcar de l’agence du centre de Windhoek a vraiment pris le temps de nous rassurer et de nous expliquer tout, plusieurs fois si nécessaire.
Bien sûr, même si vous avez pris une assurance sans franchise, il vaut mieux toujours bien faire le tour du véhicule (en photo et en vidéo) avant de partir, aussi pour vous assurer que tout l’équipement nécessaire est bien là (roue de rechange, cric, papiers du véhicule, etc) et que tout fonctionne surtout !
Le dernier conseil est celui que tout habitué de la Namibie vous donnera également : si possible, ne prenez pas de location le jour de votre arrivée, ou au moins prévoyez une première étape à Windhoek pour ne pas être pressé ! En cas de retard ou changement de vol, vous risquez de perdre votre location (et à ce prix-là, il ne vaut mieux pas) ou au minimum de devoir « zapper » une étape. Et même si j’ai bien aimé Windhoek, il vaut clairement mieux perdre une nuit à Windhoek qu’ailleurs.
De notre côté, comme à notre habitude pour les vols longs courriers, nous avons pris un taxi à notre arrivée le premier jour, nous avons passé la nuit à Windhoek (au très sympathique Hilton Windhoek, où on a d’ailleurs pu faire le check-in tôt le matin – c’est pour ça que j’aime autant réserver des Hilton à l’arrivée !), et nous avons récupéré notre 4×4 le lendemain matin à l’agence Europcar du centre, qui se trouvait à quelques pas de notre hôtel. A la fin de notre voyage, nous avons pu la redéposer à l’agence de l’aéroport sans frais supplémentaire (mais toujours bien indiquer les endroits souhaités au moment de votre réservation). C’était vraiment le plus pratique !
Les spécificités de la conduite en Namibie
Une fois votre voiture récupérée, voici les différents points à bien garder en tête durant votre roadtrip en Namibie !
Le code de la route et les panneaux de signalisation
Les namibiens roulent à gauche. Les panneaux sont clairs et en anglais. Comme en Europe, il est obligatoire de porter la ceinture et interdit d’utiliser son téléphone en conduisant.
Attention à deux différences notables :
- Il est obligatoire de rouler avec ses feux allumés en permanence.
- Beaucoup d’intersections sont des arrêts à 4 voies où la priorité se fait par ordre chronologique d’arrivée (comme aux USA)
Il existe aussi beaucoup de panneaux de signalisations spécifiques et parfois différents de chez nous : pour signaler différents animaux, mais pas que. Voir la liste complète ici.
Les limites de vitesse
Les limites de vitesses sont de 120km/h sur voies goudronnées (les axes principaux), 100km/h sur piste, et 60km/h en agglomération (et dans Etosha).
Même si l’ensemble du réseau routier namibien est globalement bien entretenu (on a souvent vu passer le camion qui « tasse » les pistes), il faut toujours adapter votre vitesse aux conditions réelles de la route. Faites particulièrement attention aux surfaces inégales ou recouvertes de sable qui augmentent sensiblement la distance de freinage et le risque de perte de contrôle.
Les temps de trajet
Les temps de trajet estimés par Google Maps sont relativement corrects au niveau de la durée estimée, mais parfois pas sur le trajet spécifique à prendre. Maps.me, en revanche, vous donnera plus souvent le bon itinéraire, mais leurs estimations sont très mauvaises (le temps réel est souvent beaucoup plus court que celui estimé). Et puis comme vous pouvez le voir, il n’y a 99% du temps personne d’autre que vous sur la route : ça aide !
Cela nous a posé problème à quelques reprises, mais surtout pour nous rendre au Cheetah Conservation Fund : Google nous a fait prendre une route secondaire qui était en fait une route privée, fermée. Nous avons donc du faire un gros aller-retour inutile… Un conseil : quand vous essayez de rejoindre un endroit reculé (fondation, lodge, activité diverse), consultez leurs sites car ils vous y indiquent souvent le chemin à suivre (sinon, vous pouvez aussi leur demander par email).
A Etosha par contre, même si la limite de vitesse est de 60 km/heure, vos temps de trajet seront considérablement ralongé avec tous les arrêts que vous ferez pour observer ou chercher les animaux ! Malgré tout, il est possible (mais long !) de traverser le parc en une seule journée.
Rester attentif au volant
La plus grande source de danger à mes yeux c’est ce qui est imprévisible. Le zèbre qui décide de traverser devant la voiture, la bosse qu’on ne voit pas, le tournant qu’on n’avait pas anticipé. Le plus grand danger, c’est donc l’inattention au volant et là, il y a plusieurs différences vis-à-vis de l’Europe :
- Les distances sont (très) grandes
- Les routes sont rectilignes
- Et il n’y a souvent personne d’autre sur la route.
Combiné, cela amène une forte monotonie qui pousse à l’inattention. Faites des pauses, changez de conducteur si possible, discutez avec lui et regardez la route ensemble.
Enfin, je vous rappelle que le plus grand danger non-humain sur les routes, cela reste les éléphants : les accidents arrivent, mais si vous gardez bien vos distances et regardez bien les signes, vous ne risquez rien. Avant de charger, un éléphant va d’abord faire aller ses oreilles, ses pattes, puis simuler une charge, avant de vraiment vous charger…
La conduite de nuit
La conduite de nuit est à éviter à tout prix et ce pour plusieurs raisons. Dans l’ordre de danger :
- Beaucoup d’animaux profitent de l’obscurité pour se déplacer et se figent à la lumière des phares : difficile d’éviter la colision quand ça arrive.
- On ne voit absolument rien et certains chauffeurs roulent sans phares.
- Surtout en soirée et sur les axes principaux, certains chauffeurs sont ivres et dévient.
Nous avons du conduire de nuit deux fois, une fois entre Swakopmund et Walvis Bay, et une fois entre Uis et le White Lady Lodge, et Monsieur le chauffeur n’a pas aimé ! On ne voit absolument rien, et c’est encore pire sur piste avec la poussière.
Les contrôles de police
La Namibie est loin de connaître le même problème de corruption que l’Afrique du Sud, où nous avions d’ailleurs eu une bien mauvaise expérience à ce niveau… La corruption semble ici plutôt limitée (même si elle existe à différents degrés dans tous les pays du monde, il ne faut pas se voiler la face !).
La plupart des contrôles routiers fixes consistent simplement à s’arrêter, et repartir sans que le policier ne bouge même de sa chaise. Il peut parfois y avoir des contrôles mobiles, et d’ailleurs nous avons entendu qu’ils donnaient facilement des amendes pour excès de vitesse, mais nous n’avons rien vu de la sorte lors de notre voyage.
Le carburant et les stations essence
Avant de démarrer, vérifiez systématiquement que vous aurez assez d’essence pour atteindre votre destination suivante, ou au moins la prochaine pompe à essence. D’expérience vécue, il est très désagréable de se rendre compte qu’il reste 70 km d’autonomie alors que la pompe la plus proche est à 100 km (oui, ça nous est arrivé, et un lodge nous a sauvé la mise, avec un prix « dépannage » bien supérieur aux stations services donc à éviter !). Il faut particulièrement faire attention sur la A1 au nord de Windhoek : il n’y a pas de station service pendant plus de 100 km.
Nous n’avons pas eu de soucis pour payer les pleins par carte (Revolut et Visa), même dans des petites villes. Ceci dit, il vaut mieux toujours avoir du cash disponible pour un plein d’essence complet (si le réseau est down, vous ne pourrez pas payer par carte).
Les stations ne sont pas self-service et un pompiste doté d’un grand sourire vous fera signe de venir à se pompe. Attention à bien préciser le type de carburant et vérifier qu’il ne met pas d’essence si vous avez un moteur diesel. En plus du plein, il nettoiera en général votre parebrise et vos vitres, pratique vu la poussière des routes. Il est d’usage de laisser un pourboire de N5$ pour le service (d’actualité en 2024).
Les pneus
Du haut de notre super-ultra Toyota Hilux aux pneus géants, je dois dire que le risque de crevaison ne nous faisait pas trop peur. Nous n’avons d’ailleurs pas eu de soucis. Toutefois, vérifiez toujours lors de la prise de la voiture que vous avez bien au moins un pneu de rechange, surtout si vous optez pour une voiture classique. Mais également que vous serez capable de le changer par vous-même en cas de besoin. Où et comment placer le cric, la pression à respecter, etc. N’hésitez pas à demander des explications à votre loueur.
En conclusion : conduire en Namibie, est-ce dangereux ?
Est-ce que c’est plus risqué qu’en Europe ? Oui. Est-ce que c’est pour autant dangereux ? Pas vraiment, mais il faut adapter sa conduite et rester vigilant. En agglomération, conduisez toujours portes et fenetres fermées, surtout aux feux rouges. Ne laissez pas d’affaires visibles dans votre voiture et fermez la systématiquement. Garez vous dans des endroits bien éclairés. Sur piste, ralentissez dans les virages ou lorsque vous croisez un autre véhicule. Avec un peu de bon sens, tout devrait bien se passer !
Texte et photos : Emmanuelle Hubert et Kevin Berger
Merci pour ce guide détaillé et pratique sur la conduite en Namibie ! Vos conseils sont essentiels pour préparer un roadtrip serein dans ce pays fascinant, et j’ai hâte de découvrir les prochains articles sur les étapes du voyage