Après avoir exploré la Vallée des Roses et les Gorges de Dadès, nous poursuivons notre roadrip dans le sud du Maroc, le long de la Route des 1000 Kasbahs, en explorant cette fois les Gorges du Todra (aussi écrit Toudra, Todgha ou Toudgha), auxquelles on accède en passant par la superbe Palmeraie de Tinghir. Situées dans le Haut-Atlas, ces gorges peuvent atteindre les 300 mètres de haut et sont peut-être bien encore plus scéniques que les précédentes ! En tout cas, je dois dire que ce fut l’une de mes étapes coup de cœur de ce voyage.
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Escale hors du temps à la Palmeraie de Tinghir
Les Gorges du Todra se trouvent à une cinquantaine de kilomètres seulement des Gorges de Dadès, via une route en très bon état. Pour accéder aux Gorges du Toudra, il faut d’abord traverser la très étendue et verdoyante Palmeraie de Tinghir, la porte d’entrée des gorges. Entourée par les montagnes aux tons ocres, c’est pour moi la plus belle palmeraie que nous avons vue durant ce voyage. Et ça tombe bien, puisque c’est ici que nous avons passé la nuit !
Après nos aventures rocambolesques dans les Gorges de Dadès dont je vous parlais dans mon article précédent, nous arrivons à Tinghir pile à la « golden hour ». Sur la route principale qui longue la palmeraie se trouvent plusieurs points de vue populaires pour profiter d’une vue panoramique sur la palmeraie, entourée d’habitations traditionnelles en terre dont les couleurs se fondent avec celles des montagnes environnantes. Vous ne pouvez pas les rater. Magique, tout simplement !
Émerveillée par le cadre, je décide de mettre la fatigue de côté et de me lancer dans une petite balade dans la palmeraie, très facile (ça nous change !). Après avoir roulé jusqu’à la fin de la palmeraie, nous nous sommes garés à proximité de la Source des Poissons Sacrés, et avons pris d’abord la direction des ruines de la Kasbah Ait Ismene. Plusieurs anciennes kasbah abandonnées se trouvent ainsi dans la palmeraie. On peut aussi y voir tout un système ancien de canaux d’irrigation, qui fonctionnent toujours.
La balade au coucher du soleil fut très paisible, nous nous y sommes retrouvés quasiment seuls au monde, avec en fond sonore l’appel à la prière. Des petits sentiers permettent de se balader entre les plantations variées. Nous avons improvisés une petite boucle en suivant vaguement la carte Mapsme. L’improvisation a parfois du bon ! C’était parfait pour nous faire oublier nos mésaventures du début d’après-midi…
Visite insolite de la Mosquée Ikalalne
Le lendemain matin, c’est de l’autre côté de la palmeraie que nous avons fait une des visites les plus uniques de ce voyage, celle de la Mosquée Ikalalne, une mosquée historique restaurée par un passionné qui propose de vous en faire la visite, Addi. La meilleure manière de rejoindre la mosquée est de traverser le pont de l’Oued Toudgha (le seul pont qui traverse la palmeraie, à l’entrée de Tinghir) et de se garer juste après celui-ci (attention, il n’y a pas beaucoup de places).
Vers le milieu du pont, il y a un sentier qui descend dans la palmeraie et qui permet de longer les canaux jusqu’à la mosquée. Ce n’était pas bien indiqué lors de notre visite, mais Addi nous a dit qu’il était en train d’installer des panneaux, qui y sont donc peut-être depuis lors.
La visite ne se réserve pas (et on donne ce que l’on veut à la fin de celle-ci), mais Addi est normalement sur place tous les jours. Ce passionné d’histoire propose des tours aux touristes de passage afin de l’aider à financer la suite de ses travaux. Et une fois de plus, ce fut une formidable rencontre ! Surtout que c’est assez rare de pouvoir visiter ce genre d’endroit au Maroc.
Cette ancienne mosquée, entourée par un ksar aujourd’hui en ruines, date (probablement) du 19ème siècle. Addi nous partage tout son amour pour ce lieu durant la visite. On passe notamment par l’ancienne médersa (l’école coranique), et on termine la visite sur la terrasse au sommet de la mosquée, qui offre une vue panoramique sur la Palmeraie de Tinghir.
Si vous voulez soutenir ce beau projet, ne vous laissez pas avoir par les « faux guides », comme Addi les appelle, qui attendent au niveau du pont et tentent de vous faire la visite eux-mêmes, sans rien donner à Addi au passage. Il est trop gentil de les laisser faire (j’imagine qu’il n’a pas trop le choix…), mais ne faites pas cette erreur !
Où dormir à Tinghir ?
Même s’il existe quelques possibilités pour dormir directement dans les Gorges de Todra, la Palmeraie de Tinghir est une très bonne base pour découvrir le coin. Nous y avons dormi dans un hébergement de charme très abordable, le Riad Dar Bab Todra. C’est propre, confortable, et on y mange bien le soir (copieux couscous). Nous avons séjourné dans l’une des chambres dont le balcon donne sur leur agréable piscine. Le cadre est vraiment très reposant, et vu la situation, c’est très calme le soir.
Voir plus de photos et les tarifs actuels ici.
La route scénique des Gorges de Todra
Après une bonne nuit de sommeil, nous avons roulé de bon matin jusqu’aux Gorges du Toudra. La lumière du matin était incroyable, avec les bâtiments en pisé entourant la palmeraie qui se fondent encore plus dans la roche !
Et puis soudain, à la fin de la palmeraie, la vallée se transforme en un canyon très étroit… et très touristique. Nous nous sommes félicités de nous être levés tôt, car à notre retour un peu après 9h, les groupes de touristes créaient déjà des embouteillages dans cette partie la plus scénique des gorges, d’autant plus fréquentée qu’elle se trouve tout au début et est donc très facile d’accès.
Cependant, ça vaut la peine de continuer un peu plus loin en voiture pour profiter d’un cadre plus paisible : même si les gorges sont moins étroites ensuite, les paysages restent splendides. Au bout de quelques kilomètres, la route montagneuse longeant l’oued devient de moins en moins praticable, pour finalement devenir une piste pour 4×4 (c’est à ce moment-là que nous avons fait demi-tour). Si vous avez l’équipement nécessaire, parcourir la totalité de la trentaine de kilomètres des gorges doit être une belle aventure !
Sur la route, on a repéré l’Auberge Le Festival, l’un des rares hébergements situés au cœur des gorges. Si vous cherchez le dépaysement et le calme, je pense que ça peut également être une très bonne option !
Prochaine étape : le désert !
Texte et photos : Emmanuelle Hubert et Kevin Berger