« L’Islande en miniature » : c’est souvent comme cela que l’on surnomme la Péninsule de Snæfellsnes. Et on comprend vite pourquoi ! Située à quelques heures de route de Reykjavik, Snæfellsnes offre un véritable condensé des plus beaux paysages d’Islande : plages de sable noir, églises pittoresques, volcans, champs de lave, cascades à n’en plus finir, et même des glaciers… Mais si Snæfellsnes reste encore relativement peu touristique, c’est grâce (ou à cause) de son côté sauvage. Ici, un 4×4 est recommandé pour parcourir les plus belles pistes de la péninsule, et son climat assez rude en fait une destination plus facilement découverte durant l’été. Dans cet article, je reviens sur notre itinéraire de 2-3 jours dans la Snæfellsnes Peninsula. Une destination idéale si vous n’avez pas le temps de faire le tour complet de l’île via la Ring Road, mais voulez tout de même profiter de tout ce que l’Islande a à offrir !
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Combien de temps consacrer à la visite de la Péninsule de Snæfellsnes ?
Nous avons passé deux nuits dans la Péninsule de Snæfellsnes, ce qui est pour moi la durée idéale pour bien profiter de la péninsule. En effet, si celle-ci est relativement petite, les petites routes et pistes ralongeront pas mal votre temps de transport. Il est cependant possible de découvrir cette péninsule à la journée en restant basé à Reykjavik : des excursions guidées à la journée existent d’ailleurs au départ de la capitale islandaise, si vous n’êtes pas motorisés.
Avec une grosse journée et deux demi-journées devant vous, vous pourrez, comme nous l’avons fait, découvrir la majeure partie des sites d’intérêt qui ne « dépendent pas » des conditions météo. En effet, l’autre activité populaire ici, c’est le « whale watching » (Láki Tours partent depuis le port d’Ólafsvík). Snæfellsnes est notamment connue pour sa population d’orques. Mais malheureusement, notre séjour a coïncidé avec une tempête et les tours ont été annulés sur plusieurs jours… même en plein mois d’août. Bref, la haute saison ne garantit jamais rien en Islande, mais c’est aussi ce qui fait son charme !
Avec un jour de plus, et à condition d’avoir une météo favorable, vous pourrez aussi faire une plus longue randonnée, et découvrir davantage le Parc National de Snæfellsjökull, recouvert par le glacier-volcan de Snæfellsjökull. C’est d’ailleurs ce volcan qui a inspiré Jules Verne pour son célèbre « Voyage au centre de la Terre » ! Pour vous mettre dans la peau de Jules Verne, ou plutôt de ses héros, il est d’ailleurs possible de visiter la grotte de Vatnshellir (visite guidée à réserver à l’avance). De plus longues randonnées sont également possibles autour du parc national, notamment la Gorge de Rauðfeldsgjá, ou plus au sud de la péninsule, au cratère d’Eldborg.
Où dormir dans la Péninsule de Snæfellsnes ?
Pour nos deux nuits dans la Péninsule de Snaefellsnes, nous avons logé dans un petit resort au rapport qualité-prix incroyable pour l’Islande : le Miðhraun – Lava Resort. Sa situation parfaite permet de faire une grande boucle pour explorer la plupart des points d’intérêt de la péninsule en un jour.
Vous aurez le choix entre des chambres avec salles de bain partagées, ou des appartements et maisons privatives, pour les familles ou plus grands groupes. Nous avons opté pour la première option, plus économique, et quel confort pour un si petit prix : nous avions accès à une grande cuisine équipée dernier cri, et une salle de bain toujours très propre.
Et la cerise sur le gâteau, c’était les hot springs, uniquement accessibles aux clients du resort. La petite piscine naturellement chauffée se trouve juste un côté d’un petit lac… pour un petit « cold plunge » entre deux séances ! Vu la météo et le peu de monde, nous y avons passé un certain temps et c’était vraiment bien agréable, surtout après une longue journée de pluie…
Enfin, nous avons mangé l’un des deux soirs à leur restaurant et je dois dire que ce fut parfait également ! Comme souvent dans les hôtels islandais, ils proposent une formule buffet, mais j’ai trouvé les préparations très originales et délicieuses. Tout était de très bonne qualité, avec de nombreux produits locaux bien mis en avant. Mention spéciale pour les divines sauces !
Je précise également que nous n’avons pas eu de chance avec un ciel bien couvert les deux nuits, mais c’est également un excellent spot pour les aurores boréales si vous avez de la chance…
Voir plus de photos et les tarifs actuels ici.
N.B. : si vous choisissez un hébergement sans piscine géothermique, il vous reste toujours la possibilité d’aller vous prélasser aux piscines de Lýsulaugar. Pas aussi grandiose que le Blue Lagoon, mais cette adresse locale vous offrira la vraie expérience islandaise !
Rejoindre Snæfellsnes depuis la Ring Road
La Péninsule de Snæfellsnes est facile d’accès depuis la Ring Road. La manière la plus facile d’accéder à la péninsule est de prendre la Route 54, qui fait le tour de la péninsule, à son intersection avec la Route 1 (Ring Road). Ceci étant dit, si comme nous vous avez un peu de temps, vous pouvez opter pour une boucle plus grande, en continuant la Ring Road jusqu’à son intersection avec la Route 60.
Sur votre chemin, ne manquez pas de vous arrêter à deux de mes arrêts préférés directement sur la Ring Road : les chutes de Glanni, de sympathiques petites chutes d’eau très faciles d’accès, et surtout le volcan de Grabrok, un ancien cratère de volcan au sommet duquel on peut monter grâce à un sentier très bien aménagé. C’est l’un des incontournables d’Islande, ça serait bête de le manquer !
Erpsstaðir Creamery
Mais c’est à partir de l’interesection avec la Route 60 que l’aventure commence vraiment. Avant d’affronter les pistes de la partie nord-est de la Route 54, encore non goudronnée (en tout cas lors de notre voyage, mais tout se développe tellement vite en Islande…), nous faisons un arrêt gourmand à la Erpsstaðir Creamery, un magasin de produits laitiers et glacier très populaire, et on comprend pourquoi !
Les produits laitiers islandais sont réputés pour être parmi les meilleurs au monde, et je dois dire que leurs produits sont particulièrement incroyables. La glace aux myrtilles et rhubarbe locales était divine (une des meilleures glaces que j’ai mangé à ce jour) et leur skyr était tout aussi fou. Bref, ça vaut le détour par la Route 60 juste pour ça, pour les gourmands !
Aventures hors piste
Comme on avait été upgradé en 4×4, on a osé s’aventurer sur les petites routes de terre du nord-ouest de la péninsule. Ce fut toute une aventure, mais les paysages étaient totalement incroyables… Ca en valait clairement la peine ! Après la Route 60, la Route 55, une route de terre qui traverse la péninsule du nord au sud, est l’une des plus belles routes que j’ai vu en Islande. Les paysages sauvages sont à perte de vue, et on y croise pour ainsi dire personne (ce qui devient de plus en plus rare en Islande). Je vous laisse admirer en images…
La chute d’eau cachée de Selvallafoss
Le lendemain matin, nous avons commencé notre journée d’exploration complète de la péninsule avec un premier arrêt le long de la Route 56, l’autre route scénique qui traverse la péninsule (mais bien bitumée, elle).
Pour tout vous dire, nous avons découvert cet endroit grâce aux quelques voitures qui y étaient garées. En nous aventurant un peu, c’est comme ça que nous avons découvert une superbe chute d’eau bien cachée, dans un cadre de rêve.
Facile d’accès, on peut même marcher derrière la chute d’eau (sans être mouillé ou presque !). Elle n’est pas aussi haute que d’autres, mais je lui ai trouvé un charme fou. De quoi commencer la journée en beauté ! Pour la trouver, suivez le sentier allant vers la gauche du petit lac.
Le village de Stykkishólmur et son église
Nous décidons ensuite de faire un petit détour jusqu’au charmant village de Stykkishólmur, un petit village de pêcheur typiquement islandais, avec ses maisons colorées, son petit port et son église moderne (Stykkishólmskirkja Church), qui offre une vue panoramique sur les environs.
Bjarnarhöfn Shark Museum : l’histoire du requin pourri islandais
Notre prochain arrêt, que j’attendais avec impatience, était le Bjarnarhöfn Shark Museum. Ce petit musée raconte l’histoire d’une tradition islandaise plutôt unique : le Hakarl, le fameux requin « pourri » (OK, fermenté) d’Islande.
Mais pourquoi l’Islande a-t-elle une aussi étrange spécialité ? Pour résumer, le requin du Groenland est impropre à la consommation car il « urine par sa peau ». Pour se débarrasser de ce côté amoniaque (miam), ils ont trouvé un processus naturel mais très long qui implique de faire « pourrir » la viande puis la faire sécher… Pour que, au final, ça goûte quand même encore l’urine. Cela ne donne peut-être pas envie, mais vous ne pouvez pas dire que vous avez été en Islande sans avoir goûté à ça (et ça tombe bien, puisque la dégustation est incluse à la fin du tour !).
Bon à savoir pour ceux qui se poseraient la question : le requin n’est plus chassé en Islande. Ils utilisent les requins tués accidentellement par les bateaux de pêche, sans quoi ceux-ci seraient simplement jetés…
Après la visite, je vous recommande de vous balader dans les environs du musée. Vous pourrez découvrir les entrepôts où le hakarl est séché, et admirer une jolie petite église islandaise typique.
Les champs de lave de Berserkjahraun
En reprenant la route 54 après notre visite du musée, nous faisons un arrêt dans les champs de lave de Berserkjahraun, vraiment impressionnants. Les champs de lave sont l’un des de mes paysages préférés en Islande : leurs couleurs changent en fonction de la saison, et ils vous donnent toujours l’impression d’être dans un autre monde. Ceux-ci, aujourd’hui couverts de mousse, ont été créés par une éruption volcanique il y a plus de 4000 ans…
Grundarfjörður
Après un beau début de matinée, en quelques minutes, une forte pluie commence brutalement. Heureusement, nous sommes justement à côté d’un des plus « gros » villages de la péninsule, Grundarfjörður. Et nous tombons un peu par hasard sur l’endroit parfait pour attendre que la pluie passe : Graena Kompaniid, un petit café à la déco vraiment mignonne ! On décide d’y boire un verre, accompagné de quelques gourmandises.
Pour un repas plus complet, j’avais aussi repéré le restaurant Bjargarsteinn Mathús, qui semble être l’un des plus réputés de la péninsule.
Kirkjufellsfoss
Malheureusement, la pluie se semble pas s’arrêter : on zappe la balade en direction de la chute d’eau de Grundarfoss, mais on ne veut pas rater la chute d’eau la plus photographiée de la péninsule, et l’une des cartes postales incontournables d’Islande : la chute d’eau de Kirkjufellsfoss, qui fait face à la montagne de Kirkjufell, qui doit son nom à sa forme similaire à celle d’une église.
Armées de nos imperméables, nous nous retrouvons seules face à cette chute d’eau normalement bondée. L’avantage d’affronter les éléments en Islande ! On ne s’y attardera pas (malgré le parking payant…), mais même avec cette météo épouvantable, le cadre est splendide… C’est d’ailleurs l’un des lieux de tournage de Game of Thrones en Islande !
Heureusement, en compensation de la météo pourrie, on a aussi eu droit à plusieurs beaux arc-en-ciel !
La chute d’eau de Svöðufoss
Nous quittons la route 54 (la route principale de la péninusle) pour faire la petite boucle qu’offre la route 574 à l’ouest de la péninsule. Mouillée pour mouillée, j’enfile mes tongs (au moins, ça sèche plus vite) et on repart en direction d’une autre chute d’eau, celle de Svöðufoss.
La route qui vous y emmène nécessite un 4×4. Une fois arrivé au petit « parking », il faudra encore marcher un peu avant d’apercevoir la chute d’eau. Ce qui doit être un simple petit sentier en temps normal a été un véritable challenge avec les crues d’eau et le vent ! Mais le cadre est à nouveau tellement beau qu’on finit par en rire. Entourée de colonnes de basalte, cette chute d’eau est tout aussi impressionnante, même si moins touristique.
Ingjaldshólskirkja
A quelques minutes de Svöðufoss, nous passons par la petite église de Ingjaldshólskirkja, une des plus vieilles d’Islande (reconstruite au début du 20ème siècle). Par beau temps, celle-ci offre une vue de carte postale, avec les montagnes d’un côté et l’océan de l’autre. On finira par attendre sur place que les nuages se dégagent un peu… En vain !
Skarðsvík Beach
Autre petit détour qui doit être encore plus scénique avec le soleil, nous empruntons ensuite la route 579 qui nous emmène jusqu’à la petite plage de Skarðsvík. La pluie reprenant de plus belle, on se résigne à ne pas pousser jusqu’au phare de Svörtuloft, tout au bout de la route.
Le cratère de Saxhóll
De retour sur la route 575, nous nous arrêtons au cratère de Saxhóll, un ancien cratère volcanique créé il y a 3000 ans, qui, comme Grabrok, possède un petit sentier qui vous permet de monter facilement à son sommet. Enfin, facilement… ça, c’est les jours où il n’y a pas de rafales de vent à plus de 90 km/h ! Et oui : nous avons bien failli restés calés au sommet ! Nous ne nous étions pas rendus compte de la force du vent, que nous avions dans le dos lors de la montée. On a moins rigolé à la redescente… qu’on a fini sur les fesses ! Vous voilà prévenus ! Heureusement, les vues panoramiques que le cratère offre en valaient quand même la peine.
La plage de Djúpalónssandur
Dépités par la météo, on se décide quand même de faire un arrêt supplémentaire… et quelle bonne décision : la plage de sable noir de Djúpalónssandur fut en effet l’un de mes endroits préférés de ce voyage !
Seuls quelques morceaux d’épave de bateaux témoignent du passé de village de pêcheur animé de cet endroit aujourd’hui désertique. Nous nous comptentons d’emprunter le sentier faisant une petite boucle autour de la plage (super scénique !), mais pour ceux qui le souhaient, sachez qu’il est possible de poursuivre plus loin sur la côte, en cas de beau temps.
Arnarbær et ses pizzas islandaises
Pour nous remettre de nos émotions, et pour se sécher un peu, nous décidons d’aller manger dans l’un des restaurants les plus pittoresques de Snæfellsnes. Situé dans le joli village d’Arnarstapi, Arnarbær est une… pizzeria située dans une maison islandaise traditionnelle, une « turf house » (maison dont le toit est recouvert d’herbe).
Et je dois dire que les pizzas islandaises m’ont agréablement surprise. J’ai pris une pizza au homard et fruits de mer, qui était excellente !
Balade côtière entre Arnarstapi et Hellnar
Le village d’Arnarstapi se trouve le long d’un agréable sentier côtier qui le relie à Hellnar (il est même possible de continuer jusqu’à Lóndrangar). La mer est bien agitée, le spectacle est saisissant depuis le petit bout de sentier que nous ferons, profitant d’une accalmie de fin de journée. Différents points de vue permettent d’admirer des formations rocheuses particulières : colonnes de basalte, arches rocheuses, coulées de lave,…
Búðakirkja
Nous finissons cette longue journée avec un petit coucher du soleil depuis Búðakirkja (ou Búðir Church), une petite église pittoresque datant du 19ème siècle, entourée par les champs de lave. Celle-ci aussi est l’une des plus photographiées d’Islande, et il est vrai que nous tombons sous le charme – on y improvise même une séance photo, après un petit changement de tenue !
Bjarnarfoss
Cette fois-ci, le froid et le vent ont raison de nous, mais nous n’aurons laissé tomber que notre dernier arrêt prévu de la journée, la chute d’eau de Bjarnarfoss, que nous ne verrons que de loin, depuis la route (s’il fait beau, sachez qu’on y accède par un court sentier qui a l’air assez facile).
Les falaises de Gerðuberg
Le lendemain matin, nous nous levons avec un temps à nouveau assez mausade. On décide donc de profiter un peu plus de la piscine géothermique de l’hôtel, avant de reprendre la route vers Reykjavik. Notre dernier arrêt sur la péninsule, mais pas des moindres, sont les falaises de Gerðuberg (Gerðuberg Cliffs). Ces grandes falaises constituées de colonnes de basalte (comme la Chaussée des Géants en Irlande du Nord) sont impressionnantes !
Nous suivons les falaises jusqu’à une petite église, à nouveau très photogénique. La balade est très facile, mais le cadre est incroyable. De quoi terminer cette étape en beauté.
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